Maurice Kamto dénonce la création du parc « Ma Mbed Mbed »

Dans un communiqué publié ce 9 février 2025, Maurice Kamto évoque les graves incidents de Kourbi, où les populations ont séquestré des autorités locales en réaction à la création du parc national « Ma Mbed Mbed ». Ce décret est critiqué pour avoir été imposé sans consulter les habitants,  générant des tensions concernant l’accès aux terres et les ressources. Le leader du MRC appelle à l’annulation de ce décret, et plaide pour un dialogue inclusif et propose la création d’un corridor pour les éléphants, afin de préserver la biodiversité tout en respectant les besoins locaux.

Lire le communiqué de Maurice Kamto :

DÉCLARATION SUR LES GRAVES INCIDENTS DE KOURBI DANS LE DÉPARTEMENT DU MAYO KANI ET L’APPEL À LA RÉTRACTATION DU DÉCRET PORTANT CRÉATION DU PARC DE MA MBED MBED

Le 07 février, les populations de Kourbi dans la Région de l’Extrême Nord, ont séquestré le Gouverneur, le préfet du Mayo Kani et leurs états-majors respectifs dans un acte de révolte populaire.

Le décret du Premier Ministre portant création du parc national « Ma Mbed Mbed », dont la réclamation de l’annulation est au cœur de cet incident grave, est une conséquence de la mauvaise gouvernance du régime en place.

En effet, la méthodologie qui a conduit à la prise de ce décret et l’approche adoptée pour sa mise en application n’ont pas respecté les populations locales.

Le décret querellé n’a pas cerné préalablement tous les enjeux autour de la création de ce parc national, qui pose fondamentalement le problème de l’accès aux terres arables et autres ressources naturelles, dans une zone densément peuplée où, traditionnellement, on déplore des rivalités foncières entre éleveurs et agriculteurs.

Outre ces questions très sensibles mal prises en compte par le décret du Premier Ministre, se pose celle du choix du nom du parc, soulevée par les populations.

 Selon une interprétation non certifiée, « Ma Mbe Mbe » signifierait en langue locale  « incirconcis ». Ce nom de baptême du parc ne passe pas au sein des populations révoltées, qui le trouvent stigmatisant, et donc provocateur. Le MRC dénonce ce mépris et cette tentative regrettables de dévalorisation d’une communauté,  inacceptables dans la République, laquelle doit promouvoir l’inclusion et la diversité culturelle.

Tout en partageant pleinement le souci de protection de l’environnement et de préservation des espèces, nous estimons que cela doit se faire en tenant compte des réalités humaines sur le terrain.

Afin de préserver la paix dans cette zone concernée et plus généralement dans cette région de l’ Extrême Nord si souvent en proie à des crises sécuritaires et des conflits violents entre communautés, nous invitons le Premier Ministre à se montrer attentif aux revendications et à la colère des populations, et de reconsidérer son décret portant création du parc national de « Ma Mbed Mbed ». Il nous semble qu’on gagnerait, au nom de la paix sociale en cette période si sensible, de rouvrir, dans un climat apaisé, le dialogue avec toutes les parties prenantes afin de trouver une issue concertée qui préserve autant les intérêts de toutes les populations concernées dans leur diversité que la population des éléphants menacée.

À cet effet, il serait judicieux de prendre un décret de substitution à celui qui est à l’origine des tensions actuelles, au terme d’une concertation inclusive et franche avec les différentes parties concernées; un tel décret devrait intégrer les préoccupations prises en compte dans le Logone Birni où les populations se sont déjà accommodées aux passages des éléphants dans un corridor. Concrètement, on pourrait donner la priorité à la création d’un corridor pour les pachydermes. Cela permettrait de préserver la biodiversité tout en tenant compte des besoins et préoccupations des populations locales. Une équipe interministérielle pourrait être mise en place à cette fin. Ces mesures contribueraient assurément à créer la confiance des populations à l’égard de ce projet de parc naturel.

Le MRC se réjouit du dénouement sans effusion de sang de la crise à Kourbi. Il faut saluer la maîtrise des autorités administratives cernées par les populations en colère, dont le sang-froid a permis d’éviter le pire, qui s’est produit malheureusement dans les régions anglophones du pays il y a 8 ans. C’est ainsi que doivent être gérées les crises de l’ordre public dans un Etat civilisé, et nous voudrions y voir une approche nouvelle du maintien de l’ordre par les forces de sécurité dans notre pays.  

Yaoundé, le 9 février 2025,

Maurice KAMTO, Président national du MRC,

Candidat du MRC et de l’APC à l’élection présidentielle.

 

 

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