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Cameroun-Mebe Ngo’o, l’homme qui voulait être président : Un média français dévoile le sort que Paul Biya réserve à tous les ambitieux

Le président Paul Biya poursuit son dessein de couper toutes les têtes de ministres trop prompts à se lancer dans la course à sa succession. A commencer par celle d'Edgar Alain Mebe Ngo'o, informe le média français Afrique Intelligence dans article payant publié sur son site internet le 4 décembre 2020.

L’ancien ministre de la Défense Edgar Alain Mebe Ngo’o avait été arrêté début mars 2019. Quelles sont les vraies raisons de la disgrâce de celui qui apparaissait comme l’héritier présomptif de Paul Biya, dont il fut par ailleurs le directeur du cabinet civil (de 1997 à 2004), puis délégué général à la Sûreté nationale (2004-2009), ministre de la Défense (de 2009 à 2015) et des Transports (de 2015 à 2018).

Le média français Afrique Intelligence a apporté quelques éléments de réponses que 237actu partage avec ses lecteurs.

 

"Son ambition politique a brusquement grandi lors de sa prise fonction au ministère de la défense. Il est alors souvent reçu avec des honneurs de chef d’Etat à l’étranger lorsqu’il représente le président de la République dans d’autres pays, comme ce fut le cas en Chine. On lui prête à l’époque l’intention de viser la place du grand patron, un type d’ambition que Paul Biya (87 ans) n’a jamais laissé passer 

.  

Dans un premier temps, Paul Biya, ne veut pas l’arrêter. Le vieux lion attend un événement politique d’envergure pour le capturer afin de l’agiter comme un trophée politique. Cependant, quand un autre très ambitieux Basile Atangana Kouna se sentant menacé prend la fuite pour le Nigéria, Paul Biya panique. Il croit alors que Mebe Ngo’o peut faire le même scénario.

Une réunion est organisée en urgence au Palais de l’unité où son arrestation est actée. A cette rencontre sont présents les actuels patrons du régime Biya : le secrétaire général à la présidence, Ferdinand Ngoh Ngoh ; le secrétaire d’Etat à la défense en charge de la gendarmerie, Galax Etoga ; le délégué général à la sûreté nationale, Mbarga Nguélé ; le ministre de la justice, Laurent Esso. Ce dernier est chargé de donner une couleur juridique à une affaire  éminemment  politique.  Dès  le  rapatriement  d’Atangana  Kouna  au Cameroun, Mebe Ngo’o est arrêté le 8 mars 2019 par le corps spécialisé d’officiers

En son temps, Mebe Ngo’o avait fait promouvoir au sein de l’armée de nombreux officiers et haut gradés  qui  lui  étaient  redevables.  Lorsque  Paul  Biya  le  démet  de  son  dernier portefeuille  ministériel  en  2018,  il  restructure  l’armée  en  procédant  à  une redistribution des cartes. Certains fidèles de Mebe Ngo’o sont même affectés hors du pays afin de détruire ses réseaux. Son plus proche collaborateur, en charge des marchés de l’armée, le colonel Elie Ghislain Mboutou, est d’ailleurs avec lui en prison.

Mais, la chute politique de Mebe Ngo’o avait commencé en 2015, quand il est nommé ministre des transports, le vieux lion voulait à cette époque profiter  de  ce remaniement d’octobre pour l’écarter. Mebe Ngo’o avait finalement pu conserver un  ministère  après  avoir  longuement  plaidé  sa  cause  auprès  du  directeur  du cabinet civil, Belinga Eboutou.  Paul Biya, qui avait prêté une oreille attentive au plaidoyer  d’Eboutou,  avait  déjà  arrêté  sa  copie  tenant  compte  des  équilibres tribaux et avait dû sacrifier son beau-frère, Robert Nkili, afin de faire une place à Mebe Ngo’o.

 Mais, pour celui qui avait été jusque-là ministre délégué en charge de la défense, les ennuis n’ont été repoussés que de quelques années.

Il quitte finalement le gouvernement en 2018, en même temps que son soutien Belinga Eboutou, qui mourra quelques mois plus tard. Le nom de Mebe Ngo’o figurait déjà parmi la liste des G11, du nom de ces hauts fonctionnaires du régime qui ambitionnaient de remplacer Paul Biya lors de la présidentielle  de  2011,  désormais  tous  derrière  les  barreaux.  Ce  groupe  était notamment composé de l’ex-ministre de l’économie Polycarpe Abah Abah, de l’ancien  secrétaire  général  de  la  présidence Jean-Marie  Atangana  Mebara  ou encore de l’ex-ministre de l’eau et de l’énergie Basile Atangana Kouna"