Muriel Blanche : «j’ai vendu au bar avec ma mère, j’ai vendu les caleçons à Douala »

La célèbre influenceuse camerounaise Muriel Blanche évoque le parcours et dévoile les raisons qui l’ont poussé à créer sa fondation « CŒUR DE FEMME »

«La fondation cœur de femme a été créé en 2017 en l’honneur de la mémoire de notre regrettée maman, malheureusement décédée en 2014. C’est une idée de mes deux sœurs et moi, Ghislaine et Oscarinne blonde. Quand on a perdu notre maman ça a été un choc pour nous, car elle s’est battue pour nous, elle s’est occupée toute seule quand elle s’est séparée de notre père. Elle pouvait décider de partir, d’aller refaire sa vie ailleurs, mais elle s’est sacrifiée pour nous. Et c’est en ce moment là qu’on a fait le regrettable constat selon lequel beaucoup d’autres mamans sont exposées à ce type de risques et elles n’ont pas forcément des centres pour prendre soin deux, leur donner une orientation. Je suis la seule qui a vraiment grandi avec maman. Ma grande sœur était partie, ma sœur jumelle également à 9ans. Donc moi seule vivait avec maman. C’était mon tout, mon roc, c’était vraiment la personne que je souhaitais ressembler. Parce qu’elle avait tellement d’énergie, de force pour pouvoir s’occuper de nous seule. C’était pas facile, à un moment donné on était obligé d’allier les travaux champêtres et de se lever le matin à 5h du matin pour aller au champ, de se lever le matin à 5h pour aller déposer les vivres au marché avant de revenir se préparer pour l’école. J’ai fait le commerce, j’ai vendu les arachides, j’ai vendu les légumes au bord de la route où on attendait les voitures passer et puis on accourait pour leur proposer des légumes et tout. À bandja j’ai vendu au bar avec ma mère, elle avait un bar aussi qu’elle tenait au carrefour. Donc franchement j’ai touché un peu de tout. J’ai vendu des caleçons à Douala parce que j’y passais les vacances. J’accrochais et je vendais, je criais ” 100f 100f préparez la rentrée scolaire pour vos enfants” Donc j’ai eu une enfance plutôt joyeuse malgré tout ce qu’on faisait, moi je me disais que il fallait que je soutienne ma mère du mieux que je peux étant donné que j’étais seule. Et moi ça m’a permis de me forger à la vie , de mieux me préparer pour affronter les réalités de la vie et je dis merci à ma mère pour ça. Depuis 3ans j’ai décidé de ne plus faire de grande fête pour mon anniversaire car je me suis rendue compte qu’on passe plus de temps à dépenser de l’argent pour faire des fêtes qui ne nous rapportent rien, pas le bonheur qu’on aurait souhaité. C’est pourquoi pour mes 32ans j’ai fait un don aux mamans dans un hôpital… La fondation a déjà perçu un don de 500.000f de la part d’une dame à Brazza dont je conterai l’histoire le jour du gala. Avec le temps j’ai compris que je contribue au bonheur des gens. Alors si m’insulter procure du bonheur à certains, tant mieux !!! Je suis et je serai une belle villageoise, et j’assume »

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