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Nécrologie: L'ex-maire Momo de Dschang recevra les adieux des siens le 20-11-2021

Décédé le 12 avril 2020, alors que la conjoncture sanitaire du moment ne laissait des marges de manœuvre à personne, ou presque, Foogang Efo’o Laahfie Pr Bernard Momo était coordonnateur du Programme national de gouvernance, ancien maire de Dschang (2007-2013), et chef du village Laahfie dans le groupement Foréké-Dschang, qui l’a vu naitre le 8 juin 1948. Et à l’occasion de l’organisation officielle de ses obsèques, le samedi 20 novembre 2021 à Dschang, le présent ostensible pourrait témoigner de ce qu’il a essayé de faire bien…

Foogang Efo’o Laahfie, de son identité à l’état civil Bernard Momo, est venu au monde le 8 juin 1948 à Dschang, de Marguerite Awounfack et de Germain Zemo. Ce dernier, son papa, étant lui-même très bien introduit dans la cour de Sa Majesté (SM) Ndongbou, il va naturellement investir l’entièreté de ses forces dans le différent, qui naitra de la succession de SM le ministre résident Mathias Djoumessi (héritier principal de SM Ndongbou).

Et du moment où Foogang Efo’o Laahfie a ses faiblesses et ses insuffisances, au même titre que nous autres fatalement( !), l’ostensible posthume qui suit va s’élancer dans le sillage de la préface, signée Efo’o Ntsalah Nkafeut Florent, du document "Le 1er quart de siècle de l’ADIFORD : Misères, grandeurs et servitudes." Le préfacier y affirme que :

l’ouvrage commis par le Pr Bernard Momo « relate l’histoire de ces événements, révèle les méthodes et les différentes tactiques, [tout] en taisant les coups reçus, les blessures écopées, les sacrifices consentis, les procès et les vies perdues que l’histoire conserve jalousement pour l’éternité… »

C’est dans ce cadre que va être passée en revue, de façon très synoptique, la vie de Foogang Efo’o Laahfie, depuis le début du bicéphalisme à la chefferie supérieure Foréké-Dschang, où il a « [élargi] chaque jour davantage le front du refus de l’infamie, [consolidé] les acquis au profit de leur chef légitime Efo’o Djoumessi II, et [semé] le désarroi dans le camp du prince perdant… », jusqu’à ce jour où il a renoncé à la bataille pour se succéder à lui-même, à la tête de la commune de Dschang.

S’inspirant de la structure dénommée "Association des élèves Foréké-Dschang (AEFD)", mise sur pied en 1956, et fort de sa formation de juriste-universitaire, Bernard Momo a créé l’"Association pour le développement de Foréké-Dschang (ADEFY)", à Yaoundé en 1980. Selon les mots de l’auteur,

« C’est dans ce cadre qu’est amorcée une vaste réflexion sur les problèmes du groupement, et sur les moyens de les résoudre… » Pendant cette période, il s’est déplacé sans compter « dans les [autres] grandes métropoles que sont Douala et Nkongsamba, pour susciter une participation massive aux assises de création de l’"Association pour le développement intégré de Foréké-Dschang (ADIFORD)", du 15 août 1981.

Un homme de convictions fortes qui sait passer à l’action.

Pour aboutir à la création de l’ADIFORD, il s’est investi personnellement à la mobilisation massive des congressistes, venus de l’extérieur du terroir. Dans son discours de cadrage des travaux, Bernard Momo voit en le Comité de développement à créer, l’instance faitière chargée de coordonner les efforts à mettre au service d’un développement autocentré, à travers la croissance de l’activité économique, en vue de relever le niveau de vie des populations.

Après avoir échoué à asseoir l’existence légale de ce levier de développement, face à l’adversité ambiante, Bernard Momo va s’atteler à faire vivre l’ADIFORD en état d’hibernation, jusqu’à la promulgation de la loi n°90/053 du 19-12-1990 relative à la liberté d’association. Sortant alors du maquis, et présidée par son initiateur, l’ADIFORD va se déployer sur le terrain, sur tous les fronts (sécuritaire et culturel, agricole et économique, sanitaire et sportif, éducatif, social et politique), tant et si bien

« qu’en emportant l’adhésion de la grande majorité de la population, des notables et des sous-chefs, l’Association a renversé l’ordre établi, en faisant reconnaître la lignée du chef Djoumessi II Edmond par l’administration, sur le plan institutionnel (en 2005)… »

Et « Malgré la présence sur son chemin des poches de résistances [de] plus [en plus] réduites [au fil du temps], mais non moins nocives » qui ont chicané ses initiatives, [le président de] l’ADIFORD pouvait, [avant de passer la main à une autre équipe], s’autoriser à déclarer que « la légalité a désormais rejoint la légitimité (…), [incarnée] dans la personne désignée suivant les us et coutumes bamiléké… », afin qu’on ne parle plus de bicéphalisme à la chefferie supérieure Foréké-Dschang.

Pour y arriver avec des ressources humaines motivées, mais presque sans moyens financiers, et « Consciente de ce qu’il est préférable d’apprendre à un peuple à pêcher, plutôt que de ponctuellement lui donner du poisson, l’ADIFORD (…) a [dû faire] une œuvre pédagogique colossale. (…)

» En faisant prendre conscience aux populations : des voies permettant de maintenir leur unité et un environnement salubre ; [de l’utilité] à envoyer et à suivre leurs enfants à l’école ; [de la nécessité] à aller à l’hôpital plutôt que chez le marabout ; [du bénéfice] à rationaliser leurs méthodes culturales ;

» [du souci] à reboiser leurs champs, pour éviter la destruction de l’écosystème ; [du plaisir] à améliorer les prestations de leurs groupes de danse ; [de l’avantage] à combattre avec énergie les injustices d’où qu’elles viennent ; [de la joie] développer des rapports de fraternité et de solidarité, au sein des familles et des communautés… »

Détermination, diplomatie et générosité, objectivité et recherche du travail bien fait symbolisent la mandature 2007-2013.

Si détermination, dévouement, sens du sacrifice, générosité, abnégation, sens de la justice et de l’équité… ont été, pendant les années où il a présidé l’ADIFORD (de 1980 à 2005), selon ses mots, « de tous les instants les caractéristiques de tous les acteurs modèles qu’[ils ont] voulu être… », les termes et expressions pour résumer le passage du maire Bernard Momo à la tête de la commune de Dschang, de 2007 à 2013, sont : détermination, diplomatie et générosité, objectivité et recherche du travail bien fait. Pas moins !

Mais, peut-on de façon tangible qualifier Foogang Efo’o Laahfie, "d’homme déterminé" ? Deux exemples l’illustrent bien ! Que ceux qui ont vécu les faits se remémorent tout d’abord l’acharnement avec lequel, il s’est opposé à la vente de la place de l’Indépendance à Dschang, puis l’état d’esprit avec lequel il a défendu ses positions par la suite, durant la crise qui l’a opposé à la majorité de son conseil municipal.

Quoi dire de "Diplomate hors pair" ? Nombre de responsables de la coopération internationale décentralisée avec Dschang, ainsi que ses collaborateurs et des conseillers municipaux d’alors, qui ont eu l’opportunité de participer à des séances de travail avec des partenaires européens (Nantes, Nantes-Métropole, Vasanello), lors desquelles le maire Momo portait des axes d’idées à faire prendre en compte, par la partie d’en face, pourraient en parler avec beaucoup de détails.

Et de "Généreux" ? Le tout premier maire de la commune de Dschang, dans son appellation actuelle, reste celui-là qui a eu la volonté d’enclencher le levier de relèvement du niveau des salaires, de ses agents, alors que les bénéficiaires n’avaient pas le sens de la défense de leurs droits, à travers l’exploitation juridique d’arguments tels : le salaire minimum garanti, les reclassements, les bonifications, la prise en compte des diplômes et autres attestations de formation…

"Objectivité" ? Eh oui ! Car, il est pratiquement le seul parmi ses homologues immédiats, et même jusqu’à date, à avoir signé des actes de recrutement d’employés sans connaitre l’impétrant ni d’Eve ni d’Adam, ni s’intéresser à ses appartenances diverses (tribale, politique, religieuse, ésotérique…) Mais, se limitant à uniquement s’assurer des compétences du demandeur, en fonction de sa vision à lui de la commune.

Quand vous (son collaborateur) étiez l’Homme le mieux indiqué pour défendre une cause, pour le compte de la commune, le maire Momo n’hésitait pas à vous confier la tâche, avec tous les avantages induits, même quand pour une raison ou pour une autre, il vous avait déjà déclaré la guerre (et Dieu sait à combien de d’employés il en a déclaré).

Et lorsque par bonheur( !), vous rentiez de votre mission avec des résultats satisfaisants, il n’hésitait pas à venir vers vous pour proposer une paix des braves ! Mieux encore, il lui est arrivé de mettre fin au travail d’employés qu’il avait fait venir et recruter dans la commune, pour "Mauvais comportement", "Mauvaises manières de servir" et/ou "Incompétence". Il l’a fait jusqu’au sein de sa propre famille !

"Passion du travail bien fait" ? Que si ! Comme il l’a indiqué dans son éditorial du numéro spécial du magazine communal "Le Citoyen", consacré au bilan de la mandature 2007-2013 à Dschang, c’est avec cet état d’esprit-même qu’il a magnifié des heureuses initiatives des meilleurs de ses prédécesseurs : conception du quartier Mechieu (Paid-Ground), par le maire Fidèle Vougmo ; le tracé de très grandes voies aux quartiers Madagascar, Zemda et Haoussa, ainsi que l’ouverture des premières routes de Ngui et les équipements conséquents, par le maire Dr Paul Panka.

Et marchant sur les pas de ses devanciers aux actions salutaires, il s’est efforcé de donner le meilleur de lui-même : dans la mise en œuvre de ses feuilles de route, dans l’élaboration des diagnostics de l’existant, ou encore dans de simples réflexions autour d’un début d’action. Il s’est ainsi essayé avec plus ou moins de succès selon les cas, dans le vaste ensemble de l’offre de services de base :

santé communautaire, accès à l’eau potable, maintien de la propreté des principaux axes routiers, retour des taxis dans la ville, réorganisation des services, création de gares routières… Sans être toujours très visibles, de nombreuses autres réalisations ont été obtenues : dans le domaine de la gouvernance locale ; dans le champ de la coopération nationale et internationale décentralisée ; ainsi que dans le monde ô combien passionné du sport( ?), avec l’Aigle royal de la Menoua.