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Ngaoundéré : Les pluies du désamour sont de retour

Souvent accompagnées d'importants dégâts matériels et humains, les pluies diluviennes de retour en ce mois de mars font peur aux populations de la cité capitale de la région du Château d’eau du Cameroun. Elles n’hésitent pas d’exprimer leur préférence à la chaleur qu’aux sévices à elles infligés par des inondations.

En ce mois de mars pluvieux, « la pluie est malvenue » dans la ville de Ngaoundéré. Surplace dans la ville, notre correspondant Ibrahim Sandjo nous transporte et nous plonge dans les cordes des pluies diluviennes qui ont refait surface avec la saison…

"Au célèbre quartier populeux Burkina de la capitale de la région la plus proche du paradis, la pluie est malvenue. Dotée de pauvres infrastructures et de constructions anarchiques sur le flanc des motards, le quartier est particulièrement vulnérable aux intempéries.

Dans la ville, à la suite des dernières pluies survenues le 13 mars, de lourds matériels ont davantage assombri le paysage urbain, alors même que la ville broyait du noir depuis 48 heures. Eneo toujours aussi présente par ses absences en électricité.

Mais en cette saison, on oublie un peu ENEO qui est « un diable » auquel l’on semble s’être habitué. Désormais, pour les habitants de ce quartier, la pluie est l’ennemie déclarée n°1. Les plus prévoyants ont d'ores et déjà engagé des travaux pour renforcer leurs habitations afin de mieux se prémunir contre les pluies.

PAH ANDRÉ, un habitant du quartier, a perdu sa fille il y a quelques années. Depuis lors, à chaque retour de pluies, l'homme à la cinquantaine révolue a décidé de ne plus se laisser faire. Il a engagé des travaux dans sa maison qu'il supervise lui-même.

« Je me protège contre ce monstre », lance-t-il. « Nous n’en avons pas besoin, il vaut mieux mourir sous le soleil accablant que périr sous les décombres d’une maison », fulmine-t-il.

Un avis qu'il partage avec beaucoup d’autres, malgré l'utilité de la pluie dans une région au climat tropical sec caractérisé par de hautes températures variant ordinairement entre 24 et 31 degrés Celsius.

Contrairement à d'autres contrées où elle est bien accueillie, la pluie est à Burkina synonyme de malheur.

En 2019, une petite précipitation qui a duré quelques heures a fait 2 morts et un disparu et causé de lourds dégâts matériels.

Avant d'arriver au décompte macabre, le scénario est le même : « Des pluies s’abattent sur la ville généralement durant la nuit, dès les premières minutes les déchets glissent vers les canalisations et les bouchent, les rivières sortent de leurs lits, provoquant des inondations et la destruction des constructions anarchiques », raconte Amadou Félix, responsable d'Action d'une association citoyenne militant pour la sensibilisation des populations de ce quartier.

Outre les dégâts matériels et humains, la pluie s'accompagne toujours d'un blocage total du quartier, déplore encore Félix, évoquant des "matinées gâchées par les eaux de pluie" et une "paralysie de toutes les activités socioéconomiques".

Selon lui, les déchets en plastique sont les vrais coupables des inondations.

"Bouteilles, sachets et autres ordures envahissent les rues, ainsi que les rivières, empêchant l'absorption des eaux par le sol", explique-t-il.

Au lendemain de ces premières pluie, la mairie a opté en urgence pour le curage des rivières mais cela ne suffira pas « tant que les populations n’auront pas une conscience droite, nous aurons difficile à remédier à ce phénomène issu d’une bénédiction rendue malédiction » reconnait YAYA IBRAHIMA le maire de la commune de Ngaounderé 2em dans une déclaration.

Les autorités communales jettent, en effet, la responsabilité sur la population, responsable, selon elles, de la pollution alarmante " les gens qui jettent des objets en plastique dans les cours d'eau, et il faut une conscientisation de ce côté sinon on ne cessera pas de compter des dégâts", a souligné le maire yaya Ibrahima".