Dans une publication au ton ironique, Njoya Moussa s’interroge sur le contraste entre le discours officiel minimisant l’influence d’Issa Tchiroma et les multiples actions des autorités pour contrer ses appels.
L’analyste politique relève les tournées administratives, les menaces, la présence sécuritaire et la propagande médiatique, signes selon lui d’une peur réelle du pouvoir.
Pour Moussa Njoya si Issa Tchiroma Bakary « ne vaut rien », pourquoi tout ce déploiement ? Le Cameroun, conclut-il, est devenu une « boule de mystère ».
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Franchement, je suis bien d’avis avec tous ceux qui disent que Tchiroma ne vaut rien, que sa parole n’a aucun impact et se limite dans les réseaux sociaux, et que par conséquent ses mots d’ordre ne sont pas du tout suivis.
Mais, si l’impuissance et la vacuité de Tchiroma sont autant vraies et ainsi constatées par nous tous, alors :
Pourquoi tant de réunions dans nos quartiers, nos villages, y compris ceux du “socle granitique”, pour sensibiliser les populations à ne pas céder à ces “appels du diable” ?
Pourquoi autant de descentes sur le terrain de nos autorités administratives, pour discuter de avec nous, alors qu’ils nous ont habitué à nous traverser toutes vitres montées, dans des cortèges tonitruants, en nous agrémentant de quelques kilos de poussière au passage en guise de cadeau ?
Pourquoi tant d’appels au calme, surtout émanant de ces imams et “bonnes âmes” qu’on a jamais entendu lorsque des mères d’enfant sont prises en otage dans les hôpitaux, lorsque des Camerounais se voient leurs terres arrachées, lorsque des employés sont injustement licenciés, lorsque les auteurs de féminicides sont libérés, lorsque des enfants sont privés de scolarité, lorsque …. Lorsque … !
Pourquoi tant d’intimidation et de menaces des maires, sous-préfets et autres préfets contre ceux qui voudraient ne pas ouvrir leurs boutiques, alors qu’au finish ce sont ces commerçants qui sont en principe les seuls et uniques perdants ?
pourquoi tant de militaires, policiers, gendarmes et “indics” dans nos rues et dans nos quartiers, alors qu’il y a de cela quelques quelques semaines seulement, les habitants de nos villes et villages se faisaient impunément tuer et/ou voler leurs biens dans nos rues, rues dans lesquelles nous vivions sous le diktat des fameux “microbes”, sans pour autant pouvoir compter sur la protection de nos forces de défense et de sécurité ?
Pourquoi tant de gentillesse de la part des autorités administratives, qui vont jusqu’à offrir des tournées de boissons dans des gargotes, alors que d’habitude quand on les voit se poindre dans ce genre d’endroit, c’est presque toujours pour les sceller ?
Pourquoi tant de bienveillance ces jours-ci de la part de toutes ces “élites” de nos villages et contrées, alors que le mépris, la condescendance et l’arrogance sont d’habitude les repas qui ils servent à satiété aux populations de leurs localités venues quémander pitance et tambouille dans leurs domiciles luxuriants du “dernier poteau”, là où le goudron et les poteaux électriques du quartier s’arrêtent généralement ?
Pourquoi une telle armée cybernétique et journalistique pour démontrer que rien ne s’est passé, et que rien ne se passe, alors que les populations si “actives” sont censées être les premières à constater que tout va pour le mieux dans le meilleur des mondes ?
Surtout, pourquoi tant d’appels à la préservation de la paix et de la stabilité nationales, alors qu’en face il n’y a rien ?
Est-ce seulement pour la beauté du geste ? Ou juste pour combler un certain ennui, face au calme plat et à sérénité généralisée qui planent sur nos villes et villages ?
Je m’interroge juste !
Vous savez que depuis quelques jours, le Cameroun est devenu pour moi une véritable boule de mystère !





