Opinion : Jean-Pierre Bekolo pour le bien commun sociétal

Dans une tribune, le cinéaste et intellectuel camerounais Jean-Pierre Bekolo s’insurge contre une société camerounaise qui trouve tout en engagement politique suspecte.

« JE GAGNE QUOI DEDANS?

Chacun interprète à sa manière le volontarisme de Maurice Kamto. Qu’on le croit ou pas, Kamto se présente comme quelqu’un qui veut agir pour sortir le pays de l’état de crise dans lequel tout le monde s’accorde à dire qu’il se trouve. Pourtant, malgré ses déclarations, il est suspect. Il faut bien admettre que les gens comme lui prêts à agir pour le bien commun, sans intérêt personnel, se font rares au Cameroun, poussant à une logique consistant à ne rien changer.

Ici ceux qui parlent de bien commun sont même plus suspects que ceux qui sont déjà aux affaires pour ce supposé « bien commun ». Ils n’ont aucun intérêt à changer les choses parce qu’ils profitent de leurs avantages sans qu’on voit leur action sur le terrain, normal « ils mangent déjà ». Comment expliquer que celui qui prend le risque de tout perdre pour essayer de faire avancer le pays, soit perçu avec méfiance? On doute de leur sincérité, on pense qu’ils cachent un intérêt personnel ou même communautaire. Bref, leur engagement est vu comme suspect. Puisque au Cameroun beaucoup de ceux qu’on entend parler parlent pour avoir à manger. On dit ici que c’est le ventre qui parle.

C’est là qu’on touche un vrai problème de notre société. On associe presque automatiquement toute parole politique ou tout engagement à un calcul d’intérêt personnel : soit on cherche à obtenir quelque chose, soit on veut garder ce qu’on a déjà. Ce regard très méfiant empêche de croire qu’on puisse encore faire quelque chose pour les autres, pour la communauté, sans y gagner soi-même. Le volontariat, le sacrifice, sont devenus incompréhensibles dans ce contexte.

Cela pose un problème entre la relation d’une société comme la nôtre et le capitalisme et je parle de la politique et le capitalisme, de l’administration publique et le capitalisme, des élections même et le capitalisme. Combien de fois vous êtes allés dans une administration publique pour proposer un projet et on vous a servi un « nous on gagne quoi dedans ? »

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