Dans une sortie, le cinéaste et intellectuel appel l’actuel président de la République à céder le pouvoir.
Il affirme que : « un roi qui s’accroche au trône malgré le désordre, la souffrance, le mensonge et la peur, n’est plus un roi. Il devient l’artisan de l’isfèt, du chaos. »il poursuit son argumentaire en affirmant qu’ « en voulant faire durer ce qui doit finir, on précipite le chaos. En refusant la vérité du cycle, on ouvre la porte à la colère, au rejet, à la rupture« .
« GOUVERNER N’EST PAS UN PRIVILÈGE MAIS UNE MISSION SACRÉE
Ceux qui demandent aujourd’hui à Paul Biya de se représenter violent le principe Égyptien de la Maât. Car avant d’être chef, on est gardien de la Maât – cette vérité, cette justice, cette harmonie qui régit l’équilibre entre les hommes et le monde. Elle incarne la vérité, la justice, l’équilibre, l’ordre cosmique, l’harmonie et la droiture. La Maât est une loi naturelle et divine que tout être humain — et surtout les dirigeants — doit respecter pour que le monde reste en équilibre.
Un roi qui s’accroche au trône malgré le désordre, la souffrance, le mensonge et la peur, n’est plus un roi. Il devient l’artisan de l’isfèt, du chaos.
Les sages, les chefs traditionnels, les pharaons d’Égypte arrivés au terme de leur temps, s’effaçaient volontairement pour ne pas rompre l’ordre du monde ? Là-bas le pouvoir est un feu sacré qu’on transmet, et non un trône qu’on enchaîne à sa propre fatigue.
Imaginez que Paul Biya convoque les sages, les jeunes, les artistes, les anciens, pour un passage de relais dans l’esprit de Maât. Qu’il prépare une cérémonie de transmission où l’Afrique reconnaîtrait enfin qu’elle peut, elle aussi, faire de la politique avec spiritualité. Ce serait un moment de renversement du récit.
Par contre en voulant faire durer ce qui doit finir, on précipite le chaos. En refusant la vérité du cycle, on ouvre la porte à la colère, au rejet, à la rupture.
Le maintient de ce président devenu presque une abstraction résonne comme une trahison spirituelle. Car le problème du Cameroun aujourd’hui n’est pas seulement politique. Il est ontologique. Le pays ne manque pas seulement d’infrastructures, il manque de sens. Il ne souffre pas uniquement de corruption, il souffre d’un effondrement du lien sacré entre le peuple et ses institutions.
Dans la pensée de Maât, la désobéissance à l’ordre cosmique appelle toujours une réaction. Lorsque l’harmonie est rompue, la vie elle-même s’efface peu à peu. C’est ce que vit le Cameroun. Et c’est pourquoi le départ de Paul Biya ne relève pas seulement d’un impératif démocratique. Il relève d’une exigence sacrée.
N’est-il pas temps de choisir la voie de la sagesse de la Maât, de la lucidité, de la beauté d’un dernier geste?
Aidons Paul Biya à sortir par le haut. Rendons lui ce droit : celui de redevenir un homme libre qui choisit de s’arrêter, plutôt qu’un président captif de nos peurs et de notre « gros cœur » »
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