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Opinion-Lions Indomptables : «Ce sera Le Coq Sportif… », Dieudonné Essomba persiste et signe

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uand j'ai dit que Coq Sportif allait équiper les Lions Indomptables, ce n'est pas parce que je serais un soutien de Yannick Noah au nom d'une spéculative solidarité Ekang, encore moins parce que je serais jaloux des succès d'Eto'o fils.

 
C'était simplement une analyse des rapports de force dans un conflit. En effet, la vie ne fonctionne pas en fonction de nos désirs puérils, mais des rapports des forces opérationnelles. C'est cela la leçon du darwinisme. 
 
Ce sont donc ceux qui maîtrisent l'analyse des rapports de force qui font de meilleures prévisions.
 
Il suffisait d'analyser la situation concrète des deux entreprises concurrentes sur l'équipement des Lions Indomptables pour déduire sans risque de se tromper que non seulement Coq Sportif allait gagner, mais qu'on ne parlera même plus jamais de sa rivale au Cameroun.
 
Ce n'est pas un hasard et il y a bien une logique dans ce genre de choix. Nous sommes ici dans une bataille stratégique qui se déroule entre 2adversaires et le destin d'une telle bataille est conditionné par 2 choses essentielles.
 
1. LES DONNEES STRUCTURELLES DU PROBLEME
 
Ici, il s'agit clairement de 2 entreprises étrangères qui prétendent équiper une équipe nationale. Le choix est déterminé par les paramètres suivants
1. La préférence du Président de la Fecafoot
2. La préférence de la tutelle de la Fecafoot qui peut se contenter de la position de la Fecafoot ou non
3. L'image de marque de l'equimentier dans sa capacité opérationnelle a satisfaire le contrat
4. Les liens historiques entre l'équipementier et le Cameroun
4. La puissance financière de l'équipementier 
5. Les données du contrat. 
6. Les relations publiques
7. Etc. 
 
Pour tous ces facteurs, les avantages de Coq Sportif étaient évidents 
-il avait l'avantage d'être un ancien équipementier des Lions Indomptables
-il est plus connu comme un grand équipementier classique du football, contrairement à sa rivale qui essayait d'y entrer. 
-il a pignon sur rue, contrairement à sa rivale dont on ignore le siège 
-il a un puissant réseaux de relations eu égard à son statut d'entreprise française, un pays que nous connaissons mieux compte tenu de  nos relations historiques et la formation de nos élites. 
 
2. LE JEU DES ACTEURS
 
Mêmes si les données structurelles étaient largement favorables a Coq Sportif, il était possible de choisir sa rivale, a condition que tous les acteurs majeurs du système lui soient favorables.
Malheureusement, il n'en était pas ainsi. 
 
Dans le camp des acteurs favorables a One All Sports, il y a Eto'o fils et ses partisans, ainsi que quelques nationalistes qui eructaient leur haine contre la France et trouvait dans  la résiliation du contrat une dérisoire revanche. 
 
En face, il y avait une série d'adversaires extrêmement puissants
 
1. D'abord les propriétaires de l'entreprise qui ont des entrées libres dans la Présidence ou tout se joue. Ils sont venus rencontrer les hauts dignitaires du régime, avec d'ailleurs des propositions alléchantes comme l'achat du coton camerounais
 
2. En second lieu, l'Etat français a travers ses diplomates. Cela ne fait pas longtemps que Macron était ici se plaindre de l'érosion de la France et le départ de Coq Sportif participait précisément de cette érosion. L'annulation du contrat allait apparaître aux yeux des Français comme un acte hostile 
 
3. En troisième lieu, il y a les intérêts de Yannick Noa qui est un puissant joker du régime vis-à-vis de la France. On a tous vu Macron aller lui rendre visite dans sa propre concession, ce qui est exceptionnel. Un régime  aussi habile que celui de Biya ne peut pas se permettre de s'aliéner le soutien d'un individu qui peut modifier le regard que les gouvernements  européens portent sur lui
 
4. En quatrième lieu, la tutelle de la Fecafoot qui, même si elle n'était pas favorable à Coq Sportif, le soutenait pour nuire au Président de la Fecafoot avec laquelle elle garde de très mauvais rapports
 
5. Enfin, le Gouvernement ne pouvait plus laisser passer une mesure controversée qui allait davantage conforter Eto'o et ses soutiens à poursuivre avec leurs trangressions de tous cadres de coopération prévus par l'Etat. 
 
Dans ces conditions, le choix d'Eto'o fils au Mondial du Qatar était clairement un scénario catastrophe qui nous exposait a  de lourdes amendes, sans compter des risques importants de blesser inutilement la France et les Français,  compromettant des appuis diplomatiques dont nous avons besoin, en ces moments d'ajustement structurel. Nous nous alienions trop de monde a la fois, sans une véritable contrepartie que de la petite satisfaction d'avoir satisfait aux caprices des nationalistes de pacotille ou des rêveurs d'une révolution a la Dadis Camara.
 
Le régime actuel ne pouvait pas prendre un tel risque et le scénario d'Etoo ne pouvait pas marcher.
 
Et c'est le moment de rappeler a tous les rêveurs qui rêvent de venir changer le Cameroun d'un coup de baguette magique que les réformes ont un coût.
Le coût peut être financier et la Fécafoot s'en  sortir avec de graves lésions financières.
 
Il peut aussi être économique et étendre des dommages financiers autres d'autres secteurs et affecter d'autres acteurs
 
Il peut enfin être politique, en reconfigurant des relations politiques et diplomatiques dans un sens très défavorable.
 
Il est important, quand on veut faire une réforme, d'en évaluer le coût. Et surtout de s'assurer que le bénéfice a en tirer est supérieur aux coûts, car c'est cela seul qui justifie la réforme. 
 
Dans le cas d'espece, on ne voit pas très bien l'apport du changement de partenaire. Par contre, on voit bien le coût excessif.
 
Et le Cameroun ne peut pas se permettre de laisser sa gouvernance publique aux caprices des nationalistes a 2 sous. 
 
Il faut enfin se rappeler que nous sommes au Cameroun de Biya, ancien étudiant de l'Institut des Hautes Études d'outre-mer avec pour diplôme Administrateur des Colonies obtenu dans les années 1960.
 
Il n'est pas dans vos histoires de révolution-la et souhaite une gestion plus tranquille, avec moins de forfanterie, de provocation et de brouhaha. 
 
Dieudonné Essomba