Boris Bertolt explique que Bello Bouba, choisi pour rassembler le Grand Nord, a lui-même sapé sa campagne par des incohérences politiques.
Ses trois principaux « péchés » : ne pas vouloir s’engager publiquement à contester la fraude électorale, garder des cadres UNDP au gouvernement (absence de rupture) et n’avoir subi aucune répression comparée à celle vécue par Issa Tchiroma — autant de signes qui nuisent à sa crédibilité.
Pour le lanceur d’alterte, sans réponses claires sur ces points, confier la tête d’une coalition à Bello Bouba serait irresponsable et mettrait en danger l’espoir d’un changement réel.
Je commence par préciser que dans la dynamique autour du grand Nord, il n’y a jamais eu de hasard. Tout a été pensé il Y a plusieurs semaines, quand nos renseignements ont permis de comprendre que la candidature de MAURICE KAMTO quelque soit les circonstances aurait été invalidé. Nous avons décidé bien avant le Conseil Constitutionnel de faire basculer l’opinion vers un candidat du Grand Nord. Une Équation qui nous permettait électoralement de résoudre plusieurs problèmes sur lesquels pas besoin de s’étendre ici.
Et le choix de départ a été BELLO BOUBA pour des raisons connues : Sa maturité ; Son expérience ; Sa personnalité ; Son organisation. Et nous étions convaincus que si BELLO BOUBA donnait des gages, ISSA TCHIROMA se ralliait à lui. Tout en sachant que MAURICE KAMTO et BELLO BOUBA se connaissent bien. Dès lors, dans le cadre d’une alliance entre BELLO BOUBA et ISSA TCHIROMA, nous savions que Maurice KAMTO adoubera sans hésitation BELLO BOUBA. D’ailleurs c’est son voisin. Sauf que entre-temps, il apparaît que BELLO BOUBA a lui-même sapé sa propre campagne. Rien est perdu mais il doit impérativement résoudre ces équations pour être le candidat de la coalition :
1- Il est connu de tout analyste des systèmes politiques, qu’on ne renverse pas une dictature par des élections, mais par la capacité à contester la fraude électorale. Car, aucun dictateur n’est légitime. Ils doivent frauder les élections, violenter le peuple pour se maintenir au pouvoir. Dès lors, au cours d’une élection, le véritable opposant est celui qui s’engage publiquement à contester la fraude électorale. Sauf que jusqu’à ce jour, BELLO BOUBA n’a jamais clarifié sa position sur la suite du 12 octobre. Au contraire, il se présente comme un légaliste. Affirmant qu’il respectera la constitution. Une constitution qui n’est pas respectée par celui qu’il prétend remplacer. CA N’A PAS DE SENS. Même les proches de BELLO BOUBA confient qu’il ne contestera pas la fraude électorale. Or, tout le monde sait que le RDPC comme à l’accoutumée va frauder quelque soit le cas de figure. ON NE PEUT PAS SE PERMETTRE CE TYPE D’IMBROGLIO. BELLO BOUBA DOIT CLARIFIER SA POSITION À CE SUJET.
2- BELLO BOUBA a démissionné du gouvernement. Sauf que des hauts responsables de son parti son restés au gouvernement et dans la haute administration. Ce qui pour l’opinion publique est perçu comme un acte de connivence. BELLO BOUBA sur cet aspect n’a donné aucun signe de rupture avec son allié le RDPC qu’il a soutenu pendant près de 20 ans. COMMENT DIRE AUX CAMEROUNAIS DE VOTER POUR UN CANDIDAT DE LA COALITION QUI EST BELLO BOUBA CONTRE PAUL BIYA ALORS QU’AU MÊME MOMENT SES MINISTRES ET DIRECTEURS GÉNÉRAUX SONT AU GOUVERNEMENT. CA N’A PAS DE SENS. Plus grave, BELLO BOUBA a refusé de demander aux ministres UNDP de quitter le gouvernement. Cette posture ne rassure pas sur sa capacité à combattre le régime de Paul Biya.
3- BELLO BOUBA n’a été victime d’aucune répression du régime de Yaoundé. Aucun acte véritablement déloyal n’a été posé à son encontre. Par contre dans le même temps, ISSA TCHIROMA a été empêché de quitter le pays ; Il a reçu des menaces de mort du service de renseignement le plus important au Cameroun ; Ses lieutenants ont été contraints de l’abandonner afin de fragiliser son parti ; Ils ont même été reçus à la présidence de la République. Pendant ce temps, le directeur de campagne de BELLO BOUBA, Pierre FLAMBEAU NGAYAP, sénateur UNDP nommé par Paul Biya bagarre avec les militants de son parti qui viennent exiger la démission des responsables de l’UNDP du gouvernement. CA N’A PAS DE SENS.
Face à toutes ces incohérences, il est intellectuellement, moralement et politiquement irresponsable de mettre BELLO BOUBA à la tête d’une coalition de l’opposition sans que nous ayons des réponses claires et précises sur ces aspects. Il s’agit de l’avenir d’une nation. De l’avenir de plus de 30 millions de camerounais. Nous ne jouons pas au monopoly. Il s’agit ici de protéger et défendre notre avenir et l’avenir de nos enfants.
CA FAIT 40 ANS QUE LES OPPOSANTS AU CAMEROUN JOUENT AVEC L’AVENIR DES CAMEROUNAIS. TOUT LE MONDE SAIT QUE C’EST FINIT POUR BIYA, MAIS IL VA MOURRIR AU POUVOIR SI CEUX QUI PRÉTENDENT LE COMBATTRE REFUSENT D’ÊTRE DES GENS SÉRIEUX.