« Paul Biya mesure pleinement les frustrations »

L’universitaire et grand militant du Rassemblement Démocratique du Peuple Camerounais(RDPC) le Professeur Jean Gatsi,  à travers cette tribune fait un décryptage des grands axes du discours d’investiture de Paul Biya, le 6 novembre 2025 dernier.

Au-delà du serment : halte à la corruption

Coordonnateur de la Convergence Républicaine et du G 80

​Le discours de prestation de serment du 6 novembre 2025 a tracé une feuille de route audacieuse pour le nouveau mandat, mettant l’accent sur la jeunesse, la stabilité et le développement. Cependant, au milieu des promesses d’avenir, le Président Paul BIYA a adressé un signal clair et non négociable à l’ensemble de l’appareil étatique et à la Nation : la lutte contre la corruption, ce fléau dévastateur, sera intensifiée. L’heure n’est plus aux avertissements, mais à une guerre implacable contre la délinquance économique.

I – La corruption, obstacle majeur à la confiance et au progrès

​Le Chef de l’État a démontré qu’il mesurait pleinement les frustrations et les attentes de ses compatriotes, y compris celles générées par la mauvaise gestion et le détournement des deniers publics.

​Dans son allocution, le Président Paul BIYA a placé la lutte contre la corruption au niveau des chantiers stratégiques de son septennat, le liant directement à la réussite des projets de développement et à la confiance que le peuple place en ses institutions :

« Il va sans dire que les efforts engagés dans la lutte contre la corruption seront intensifiés… Soucieux d’apporter des réponses appropriées aux préoccupations des populations, nous veillerons, au cours de ce septennat, à accélérer la réalisation des projets en cours dans différents secteurs stratégiques… »_

​Cette déclaration est incisive. Elle positionne la probité comme un prérequis fondamental à la concrétisation des objectifs nationaux _(énergie, hydraulique, infrastructures)._ Les détournements ne sont plus seulement des délits, ils sont des actes de sabotage contre l’avènement du Cameroun moderne.

​En rappelant les défis et l’ampleur des attentes populaires, le Président de la République a souligné le contraste amer entre l’énergie déployée pour le développement et le cynisme de ceux qui s’enrichissent illicitement. Chaque franc détourné est un pont non construit, un lit d’hôpital manquant, une opportunité d’emploi perdue pour la jeunesse.

L’intensification de la lutte annoncée signifie une tolérance zéro. Elle vise à rétablir la confiance du peuple dans la gestion des fonds publics, y compris ceux destinés au Plan spécial de promotion de l’emploi des jeunes* dont la réussite dépendra, en grande partie, de la transparence absolue de sa mise en œuvre et de son financement.

II- L’opérationnalisation de la guerre implacable contre la corruption

​L’intensification de la lutte contre la corruption ne sera pas seulement rhétorique. Elle passera par des actions ciblées, des réformes institutionnelles et une détermination sans faille.

​Pour garantir un fonctionnement plus efficient et pour endiguer les sources de l’enrichissement illicite, le Président a annoncé des mesures législatives et structurelles :

« Nous devrons également, soumettre au Parlement, certaines réformes permettant un fonctionnement plus efficient de l’Etat, grâce à une adaptation de nos institutions aux exigences de notre environnement. »

​Ces réformes, qui cibleront l’efficience, visent implicitement à colmater les brèches institutionnelles qui permettent encore la fuite des ressources publiques. L’accent mis sur la modernisation de l’État sera un outil puissant dans cette guerre, rendant les mécanismes de contrôle plus robustes et impénétrables.

​L’appel à l’intensification est un mandat de fermeté adressé aux corps de contrôle, à la justice et aux forces de défense et de sécurité. Les individus qui persistent à poursuivre leurs activités criminelles – _qu’il s’agisse de terroristes ou de délinquants économiques_ – ont été mis en garde contre les _« conséquences dramatiques de leur obstination »._

​L’ordre annoncé par le Président, selon lequel « l’ordre régnera », englobe l’ordre public, mais aussi l’ordre financier et moral. La justice doit opérer sans distinction pour récupérer les fonds volés et punir les coupables. Le nouveau septennat est le temps de la reddition des comptes.

​Au-delà du serment, la sentence est prononcée : halte à la corruption. Le Président Paul Biya sonne le ralliement de toute la Nation pour extirper ce cancer et garantir que les efforts de tous servent uniquement les intérêts légitimes du peuple camerounais.

Douala, le 13 novembre 2025.

 

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