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Assassinat du bébé à Muyuka: Le père dément la version du gouvernement

René Emmanuel Sadi

Funi Zephania Neba affirme n’avoir jamais fait partie des combattants séparatistes, comme l’a indiqué le porte-parole du gouvernement dans son communiqué.

Le gouvernement a-t-il menti au sujet de l’assassinat de la petite Neba Maltha Mbuh? Quatre jours après le drame, le mystère demeure entier. Ce nourrisson, âgé de 4 mois seulement, a été froidement abattu le 20 mai 2019 au domicile de ses parents, situé au quartier Makanga dans la ville de Muyuka (Sud-Ouest).

Accusations

Sa mère, Emilia Agbor, a immédiatement accusé les éléments de l’armée d’avoir commis l’acte horrible. Faux, rétorque le gouvernement. Dans un communiqué publié le 22 mai, René Emmanuel Sadi, son porte-parole, parle plutôt d’un règlement de comptes des sécessionnistes à un ancien combattant, aujourd’hui repenti.

Version officielle

«Le gouvernement dément formellement ces allégations mensongères et précise à la lumière des informations soigneusement recoupées par les services spécialisés de l’Etat que cet acte abominable a été perpétré par des individus issus des bandes armées criminelles», indique le ministre de la Communication (MINCOM).

«Un groupe d’individus armés de fusils de chasse de calibre 12 et d’armes blanches a investi le domicile d’un ancien rebelle sécessionniste, aujourd’hui repenti et réinstallé chez lui au quartier Makanga à Muyuka. Ce père de famille, alerté de l’imminence d’une expédition punitive de ses anciens compagnons de guerre et pris de panique, a dû quitter précipitamment son domicile avec son épouse et deux de ses enfants, sans avoir pu amener avec eux, leur fillette âgée de 4 mois», soutient mordicus René Sadi.

Mensonge d’Etat?

Pour le père du bébé tué, le gouvernement tente de cacher la vérité. Rencontré par la télévision privée Equinoxe, Funi Zephania Neba dément être un ex-combattant séparatiste. «Je n’ai rien à voir avec les Amba-boys; je suis employé à la CDC (Cameroon Development Cooperation) et rien d’autre», explique le géniteur du nourrisson. Dans un témoignage livré à la célèbre journaliste Mimi Mefo, Funi Neba raconte: «Mon bébé dormait dans le salon quand six voitures blindées ont fait irruption à la maison. Les militaires ont commencé à tirer des balles. J'ai couru, l'un d'eux a ouvert la porte et a atteint mon bébé au niveau de la tête».

Zones d’ombre

Au sein de l’opposition, certains passages du communiqué du gouvernement intriguent. «Aucune femme normalement constituée ne partira en laissant son bébé, surtout un bébé de quatre mois. Beaucoup de femmes, au contraire, meurent parce qu’elles ont voulu sauver leurs bébés», déclare Chantal Kambiwa, Coordonnatrice des femmes du SDF (Social Democratic Front). La femme politique réclame l’ouverture immédiate d’une enquête et la prise de position des femmes ministres.

 

Cameroun-Info.Net