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Joël Tagueu se prononce sur son mal qui l’a contraint au forfait de la CAN 2019 par crainte de mort subite sur le terrain

Forfait pour la CAN 2019 en raison d'une anomalie d'implantation d'une artère coronaire, Joël Tagueu ne connaît pas la date de son retour sur les terrains. Un avenir flou qui n'inquiète pas cependant l'attaquant camerounais. Dans un entretien à bâtons rompus, il revient sur le choc de l'annonce de son mal après une batterie d'examens et évoque son avenir.

L'actualité de son mariage qui s'est déroulé le week-end dernier dans sa ville natale Nkongsamba, est comme vous pouvez l'imaginer indissociable de cette longue conversation. Cet événement heureux a donné au buteur de Cruzeiro le courage et la force dont il a besoin pour revenir après un moment difficile

Comment se porte Joël Tagueu?

Je me porte très bien. Sur le plan de la santé et par rapport à ce qui s'est passé, je suis bien portant, je suis tranquille. C'est vrai que j'étais un peu frustré après le résultat des examens, mais nous sommes tous sportifs et nous savons que dans la vie rien n'est facile, en plus le fait d'être sportif nous expose à tout. Quand on m'a annoncé que j'ai une anomalie au niveau de l'artère coronaire, ça m'a choqué et j'étais vraiment très bouleversé parce que mon rêve de disputer une CAN ne s'est plus réalisé à cause d'un problème de santé. Mais mon club a tout de suite pris des dispositions et dans les prochains jours je pense qu'on aura des diagnostics finaux pour voir la conduite à tenir.

Avez-vous repris avec les entraînements ?

Oui, j'ai commencé à travailler. Dans un premier temps, les médecins ont dit que je devais être ménagé question de faire des examens. Après, l'analyse des résultats nous fixera mieux sur la conduite à tenir. A mon retour je ne sais pas ce qui va se passer car je suis suspendu à ces résultats. Donc, c'est lorsque je vais retourner en club que je saurais mieux la suite.

D'aucuns ont estimé que cette raison médicale était un subterfuge pour vous écarter du groupe. Avez-vous cette impression ?

Ces informations ne sont pas vraies. À mon niveau personnellement, je n'ai rien vu dans ce sens, il n'y a eu aucune mafia. Ça s'est fait normalement, j'ai fait des examens accompagnés des médecins de la CAF et du professeur Ngachu qui est le médecin de l'équipe nationale. Donc, il n'y a eu aucun complot je puis vous l'assurer. Les choses se sont faites dans la transparence, je vous le garantis.

Comment le groupe à accueilli cette triste nouvelle ?

C'était choquant pour le groupe de l'apprendre car on formait pratiquement une famille, on comptait sur tout le monde. Les 23 Lions sélectionnés avaient un lien très fort et étaient déterminés à aller défendre le titre remporté en 2017. Ca été un choc très fort lorsque le coach Clarence Seedorf a annoncé que je ne pouvais pas faire partie de l'aventure pour des problème de santé. Tout le monde a été choqué et a fondu en larmes. Ça m'a beaucoup affecté car j'allais à la CAN pour aider le groupe et défendre les couleurs de mon pays.

Comment avez-vous vécu cette CAN 2019 ?

Bien que n'étant pas là, j'accompagnais mes coéquipiers à travers notre forum de communication. Je leur envoyais des messages tout le temps, question de les encourager. C'est vrai que nous avons été frustrés par la façon dont nous sommes sortis de la compétition. Après c'est le football et cela peut arriver. Mais j'étais déçu de mon absence car j'aurais voulu être là pour jouer ma partition et aider mes coéquipiers parce que je savais les qualités du groupe après la préparation que nous avons faite. Je savais combien le groupe était déterminé à défendre le titre. Cette sortie prématurée a été un véritable choc pour nous.

Vous êtes en fin de prêt de Portugal, n'est-ce pas ?

Oui, je suis allé au Portugal en prêt parce que je suis encore sous contrat avec un club brésilien. Ce contrat s'achève en 2020. J'ai été prêté au Portugal pour un an et demi et les choses ce sont très bien passées. J'ai été meilleur buteur du club durant deux saisons, je pense que c'est pas donné pour une première en Europe. La durée du prêt est terminée. Le club portugais n'étant pas prêt à respecter certaines clauses, mon club au Brésil a demandé que je revienne. Donc dans les prochains jours, on sera certainement fixé sur ma prochaine destination.

Quelle différence faites-vous entre le football européen et brésilien où vous évoluez depuis 2012 ?

2012 c'est l'année où je signe mon premier contrat professionnel à l'âge de 18 ans au Brésil mais j'y suis depuis 2009. Donc ça fait 10 ans aujourd'hui. La différence entre le football brésilien et européen est que celui pratiqué en Europe est plus tactique et celui pratiqué au Brésil plus technique. Au Brésil, la qualité individuelle compte le plus contrairement en Europe où c'est le collectif voilà à quel niveau se situe la différence.

Quel choix faites-vous entre l'Europe et le Brésil ?

Le rêve de tout footballeur c'est évolué en Europe et cela a toujours été mon souhait. Par le passé; j'avais reçu des propositions des clubs européens mais qui n'étaient pas favorables pour moi et pour mon club. C'est pour cette raison que je suis resté au Brésil. Lorsque l'opportunité du Portugal s'est présentée, on a décidé tout de suite de la concrétiser. Mon souhait c'est de retourner en Europe parce que là-bas, il y a beaucoup plus d'ouverture, de visibilité et d'opportunités. Pour moi, c'est mieux de jouer en Europe. Ce n'est pas une façon de dire que le championnat Brésilien n'est pas bien. C'est bien mais l'Europe a des avantages que le Brésil n'a pas notamment sur le plan de la visibilité.

Aujourd'hui vous êtes présent ici à Ngodi Bakoko pour soutenir les jeunes à l'occasion du tournoi EACAF CUP. Qu'est-ce qui vous motive ?

Ce qui me motive c'est l'encadrement des jeunes. Aujourd'hui, il y a près de 6 jeunes qui sont au Brésil grâce à ce projet et mon entregent. Bien qu'étant encore en activité, je pense déjà à la relève, je pense au futur. Je crois que c'est une bonne chose d'encourager les jeunes.

C'est notre devoir en tant que grand frère parce que nous avons énormément d'enfants qui veulent suivre nos pas. C'est à nous de leur montrer qu'ils ont des grands frères qui peuvent les aider, tenir leurs mains et surtout leur rappeler que le chemin est long mais pas impossible. Il y a beaucoup de sacrifices à faire, il faut que les jeunes comprennent que pour arriver au haut niveau, il faut batailler dur. La carrière d'un footballeur est très courte.

Parlez-nous votre mariage qui s'est déroulé le week-end dernier.

Oui, je l'ai organisé dans la ville de Nkongsamba qui m'a vu naître et grandir. Pour moi, c'était trop facile d'organiser mon mariage à Yaoundé ou Douala là où il y a de grandes salles de fêtes mais j'ai choisi de le faire dans ma ville natale. C'est une façon pour moi de monter à ma belle famille, montrer à ma femme là où je suis né, là où j'ai grandi, là où je suis parti pour être ce que je suis aujourd'hui. C'était une façon pour moi de leur faire vivre mon histoire et aussi permettre à mes racines de voir qu'ils ont un fils qui fait leur fierté hors de nos frontières, un fils qui porte haut le nom de la ville de Nkongsamba et les couleurs du pays à l'étranger. Je suis content que cet objectif ait été atteint parce que ma belle famille a vraiment apprécié. C'est une grande réalisation pour moi. Les choses se sont bien passées grâce de Dieu et je souhaite que dans les jours à venir, nous continuons à réaliser ce qu'on a prévu. Votre mariage a créé beaucoup de buzz sur les réseaux sociaux.

Etes-vous au courant ?

Non. Je ne suis pas sur Facebook. S'il y a des commentaires c'est sûrement pour faire du buzz ou alors pour m'affecter. Je reste zen. Les personnes qui le font ne pourront pas m'atteindre parce que je suis plus fort que ça. Ceux qui me connaissent le savent.

Par Sylvain KWAMBI Press-Sport.Com