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Silences du père de la nation: Peut-on être plus royaliste que le roi?

Il existe sur la scène nationale, des commentaires et des opinions maquillées en analyses, qui frisent le ridicule, tellement elles sont enrobées de diatribes inutiles et de démagogies serviles.

L’absence du « père de la nation » au Cameroun est de ceux-là. Et pourtant, en revisitant simplement le vocabulaire basique, et les pratiques anodines de chaque jour, l’on se rendrait bien compte de la supercherie…politique.

Le vocabulaire

L’expression « père de la nation » s’est révélée de manière plus expressive en Afrique à la suite des indépendances africaines. Elle renvoyait aux Chefs des États ayant nouvellement accédé à l’indépendance. Le concept était simple : après avoir été longtemps brimé par « les blancs », les frères africains avaient dorénavant à leur tête, non pas seulement des frères de peau, mais plus encore de véritables « papa » pour les diriger.

C’est en fait, le pendant de la fiction juridique du « bonus pater familia », connue dans la Rome antique et judicieusement introduite dans notre système. Celle-là qui veut que le bon père soit celui qui assure, rassure et protège ses enfants, sa famille, tous ses enfants et toute sa famille quelles que soient les circonstances.

De ce point de vue, l’expression « père de la nation » que portent affectueusement nos Chefs d’État, renvoie à quelqu’un de prudent et diligent, attentif, soucieux des biens et/ou des intérêts qui lui sont confiés comme s'il s'agissait des siens propres.

On comprend dès lors leur prégnance auprès de leur peuple, surtout lorsqu’on a affaire à des régimes présidentialistes…où « tout part de là et tout y retourne ». L’analyse de l’article 8 de la Constitution camerounaise est, notamment, à ce titre, bien évocateur : le président de la République est le seul représentant de l’État, il est le commandant des forces armées, le chef du Premier ministre, par ailleurs Chef du Gouvernement, de la Justice et du Parlement.

Qu’est-ce à dire dans la faits ?

« Le père de la Nation » dans la pratique Républicaine

L’on ne doit pas être ébahi par les grandes théories sur l’État ou, comme veulent le laisser croire certains intellectuels ventriloques, que la science dans ce domaine, est infuse. L’État et tout ce qui tourne autour, est la simple représentation macro de ce que tout le monde sait : la famille.

En effet, même si tout le monde ne peut pas définir cette institution, véritable cellule de base de la société…chacun sait de manière empirique ce que c’est. Ainsi, ce qui s’y passe est précurseur de ce que devrait être un État dans son éthique, sa philosophie et sa pratique.

Peut-on en effet imaginer un père qui feint de ne pas savoir que son enfant est malade ? Peut-on ensuite imaginer un père qui laisse à son épouse ou aux aînés, le soin de dire aux cadets le simple « assia » réconfortant lorsque ce dernier est en « excellente forme » ? Peut-on au mieux s’imaginer un père qui se cache pendant qu’un agresseur est en train de casser la porte centrale de la maison ? Non. Si ce père existe, comment le qualifierait-on dans ces circonstances ? N’est-ce pas d’un père simplement « irresponsable » ?

Ramené à l’État, qu’est-ce qui est attendu d’un Chef de l’État qui, de surcroît, a lui-même demandé à être « le père de la nation » ? La réponse coule de source…mais, c’est ici que naissent les batailles bien curieuses…

La supercherie politique au service d’un homme

Tout le monde sait que « le père de la nation » est un quelqu’un d’exemplaire, celui qui assure, rassure, protège et pourvoit aux besoins de tous ses « enfants ». Ce n’est pas le président Biya qui ne le sait pas. Car, à l’orée de sa popularité, il déclara à plusieurs reprises qu’il est le « président de tous les camerounais ». Or, comment expliquer ses silences qui, de plus en plus, deviennent inquiétants en ces temps de crises aiguës ? Comment comprendre les « défenseurs » du président lorsque de simples questions sans réponses lui sont posées et qu’ils soient obligés de répondre à sa place ?

Un temps, l’on dit que le président est mort. La réponse, il est vivant. Un temps l’on dit, il ne travaille pas. La réponse, il travaille. Toujours par personne interposée. Ne serait-il pas plus simple de se présenter, comme en 2004 lorsqu’on l’annonça mort, plutôt que de continuer à gloser sur des choses si simples, ce que d’aucuns appellent de la « prose oiseuse » ? Que cherchent-ils, ces « défenseurs autoproclamés », si non que des positions de pouvoirs, y compris ces pseudos hommes de « l’opposition » et qui en appellent à « l’union de l’opposition » ?

Au total, il y a certes une odeur de remaniement dans l’air ; mais nul n’aura, dans l’histoire qui ne cesse de s’écrire, aucune prime parce qu’il aura le plus fait sensation, parce qu’il aura fait le plus de bruits ou parce qu’il aura fait preuve de… plus d’idioties (« Le président est en excellente santé » ; « 32 gigas = 500 gigas »…) dans la défense d’un homme, M. Paul Biya, qui n’en a plus, à ce jour, besoin.

Emmanuel Mimbè.