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Cameroun : Le Pr Franklin Nyassi appelle le peuple à vaincre la peur afin d’obtenir la libération de Maurice Kamto, séquestré depuis 3 semaines à son domicile

Pr Franklin Nyassi

L’agrégé de philosophie ne comprend pas comment Maurice Kamto peut être pris en otage dans un pays où il compte ses partisans par milliers.

Voici bientôt trois semaines que les forces de l’ordre sont déployées autour de la résidence de Maurice Kamto au quartier Santa Barbara à Yaoundé. Son parti, le MRC, avait lancé un appel à manifester contre le régime de Paul Biya le mardi 22 septembre.

Le gouvernement lui, avait plusieurs jours avant, déployé un impressionnant dispositif de sécurité, et promis de réprimer ce qu'il qualifiait d' « insurrection » en vertu d'une loi antiterroriste. Quelques 600 personnes avaient été mis aux arrêts.

Près de trois semaines après, autour de la résidence de Maurice Kamto, des dizaines de policiers et gendarmes continuent de filtrer les passages jours et nuits. Pour pouvoir entrer, une demande doit être adressée aux autorités. Et pour l’instant, M. Kamto affirme n’avoir reçu aucune notification officielle de la justice pour expliquer la situation.

La justice a par ailleurs rejeté la demande de levée de l’assignation à résidence de Maurice Kamto Voila donc une situation que le Pr Franflin Nyamssi trouve très étonnante. Sur les réseaux sociaux, l’intellectuel camerounais basé en France a partagé une réflexion.

Lisons

Voici 20 jours que le Président Elu du Cameroun, Maurice Kamto est encerclé par les forces barbares du régime du disparu Biya, sans que la mobilisation des Camerounais en soit accrue. Transis de peur irrationnelle, les Camerounais espèrent un miracle qui les libère. Ce miracle ne viendra pas, heureusement, car la vraie liberté s'arrache, se conquiert, elle ne s'offre pas.

La Question Camerounaise est simple: notre Peuple veut-il être libre ou veut-il demeurer en servitude? La nature de la réponse majoritaire explique l'état de léthargie du pays.

Le satrape Paul Biya a disparu, mais les Camerounais demeurent prisonniers de son spectre qui les hante. En fait, les chaînes de la servitude camerounaise sont dans les esprits, davantage que dans les corps.

Bien sûr, si on interroge la majorité écrasante des Camerounais, ils vous répondront qu'ils veulent être libres. Mais nuance: ils penseront davantage à leurs libertés personnelles avantageuses qu'à la liberté collective suprême. La conscience collective du pays a été déconstruite. C'est elle que nous oeuvrons patiemment à reconstruire, car sans cette dimension, la servitude du Peuple est assurée pour longtemps.

Voici 20 jours que le Président Elu du Cameroun, Maurice Kamto est encerclé par les forces barbares du régime du disparu Biya, sans que la mobilisation des Camerounais en soit accrue. Transis de peur irrationnelle, les Camerounais espèrent un miracle qui les libère. Ce miracle ne viendra pas, heureusement, car la vraie liberté s'arrache, se conquiert, elle ne s'offre pas.

Voici donc qu'à Douala, Yaoundé, Bafoussam, Garoua, Maroua, Ngaoundéré, Bertoua, Ebolowa, la vie continue parce que les Camerounais croient que Maurice Kamto est encerclé pour lui-même, que c'est son propre problème avec Paul Biya et qu'eux, les Camerounais, ils ne sont pas dedans. Alors que le Président Kamto est en fait aujourd'hui, le plus libre des Camerounais, car il endosse sur ses frêles épaules, la lâcheté de tout un peuple.

Le Président Kamto dit à tous les Camerounais, y compris ceux qui se moquent de lui, ceux qui ont peur de dire NON, ceux qui se réjouissent de l'impasse généralisée du pays, le Président Kamto leur dit: "Je ne vous trahirai pas."

C'est un acte de haute transcendance et de haute conscience qui devrait fonder l'espérance de tous et de chacun.

Moi, Sisiku Franklin Nyamsi Wa Kamerun, je suis encerclé par l'impuissance collective camerounaise, comme l'est mon leader camerounais, le Président Kamto. Mais jamais, au grand jamais, je ne renoncerai au seul combat qui en vaille la peine: amener les Camerounais à la grande mobilisation qui permettra la conquête de la vraie souveraineté démocratique de mon pays natal.

Rouen, le 11 octobre 2020.