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Cameroun-Crise anglophone : Pr. Joseph Vincent Ntuda Ebodé « La conférence initiée par le Cardinal Tumi à un agenda caché »

Pr. Joseph Vincent Ntuda Ebodé

Selon le Professeur titulaire hors échelle, enseignant à l’université de Yaoundé II et à l’université panafricaine, les religieux ayant perdu leur objectivité au début de la crise anglophone ne peuvent la recouvrer sans faille à la fin.

Le Pr. Joseph Vincent Ntuda Ebodé s’est aussi exprimé sur l’organisation d’une Conférence générale sur la crise anglophone, initiée par le cardinal Christian Tumi. Selon ce dernier, cette initiative a un «agenda caché».

En effet, Pr. Joseph Vincent Ntuda Ebodé explique dans une interview accordée à Cameroon Tribune du 1er Août 2018 que la prise de position d’une partie des guides spirituels réunis autour de Son Eminence Tumi lui inspire une double lecture religieuse et politique.

Sur le plan religieux

«En tenant compte du rôle joué par ce secteur de la société civile dans la radicalisation du mouvement à ses débuts, il ne fait pas de doute qu’on assiste là, pour certains membres de ce groupe tout au moins, à une forme de remord de s’être trompé sur la véritable identité des groupes pour lesquels on a eu une certaine sympathie identitaire. Ou alors, à l'angoisse de perdre le contrôle des groupes qu'on croyait durablement contrôler. Il s’agirait donc de ce point de vue d’une tentative de reprise en main. D’où d’ailleurs, l’idée de récupération soutenue par bon nombres dans les médias sociaux comme étant une équation personnelle».

Sur le plan politique

«La peur d'une confrontation entre communautés linguistiques d’une part et celle d'une fermeté des pouvoirs publics qui déboucherait sur un écrasement et l’ éradication des groupes armés d’autre part, face à la responsabilité historique, aurait poussé ce groupe à cette position». Pr. Joseph Vincent Ntuda Ebodé ajoute que dans un cas comme dans l’autre, «on comprend bien que ces religieux ayant perdu leur objectivité au début ne peuvent la recouvrer sans faille à la fin.

D’où le fait qu’ils aient tendance à couper la poire en deux; donnant ainsi l’impression qu’ils ne soutiennent aucun camp. D'où également, le débat sur la sincérité de leurs prises de position en ce moment précis». «En tout état de cause, le moins qu'on puisse dire est que cette initiative comme celles portées par les avocats et les enseignants a un agenda caché», argue-t-il.

L’enseignant d’universités répond également à ceux qui estiment que les régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest ne sont pas militarisées. «Le Cameroun n’est pas en guerre dans ces deux régions. Il s’agit d’un maintien de l’ordre renforcé, c'est-à-dire, d’un recours substantiel aux forces de première et de seconde catégories, appuyées de temps en temps par des unités spécialisées des forces de troisième catégorie».

Et d’ajouter: «On ne peut donc pas parler d’une militarisation excessive, l’objectif n’étant pas la guerre mais la sécurité des biens et des personnes d’une part, et la libre circulation des personnes d’autre part. Par contre, l’Etat serait fondé constitutionnellement et légitimement à faire monter en puissance les forces de troisième catégorie, s’il le juge nécessaire, dès lors que c’est l’unité du pays qui est menacée par des groupes armés».

 

CIN