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Cameroun-présidentielle 2018-Wilfried Ekanga : « Cabral Libii est un exemple à suivre »

Il a tenté, il a osé, il a provoqué, il a bousculé, émerveillé, enthousiasmé et même fait pleurer de bonheur ses pairs d’ici et d’ailleurs. L’arbre c’est le safoutier , l’homme c’est Cabral.
Avec le Professeur Maurice Kamto, il aura été l’un des deux fruits les plus juteux de cette campagne électorale qui s’achève, sans toutefois s’achever.

J’ai vu, j’ai entendu, j’ai écouté, j’ai aimé
Cabral Libii est comme moi (ou plutôt je suis comme Cabral Libii). C’est un jeune complètement fou, amoureux des défis et des gros challenges. Il n’a pas peur du « qu’en dira t-on? »; il ne fut pas effrayé par les menaces et les prédictions d’échec. Il n’a pas écouté ceux qui, tout en n’ayant eux-mêmes jamais rien réalisé de mémorable, lui prophétisaient l’enfer.
Ceux-là qui ont critiqué l’audace qu’il a eue il y a un an, d’écumer le pays, exhortant ses compatriotes à s’inscrire pour aller voter le changement qu’ils souhaitaient.

Et grâce à lui, on sait à présent qu’il est possible, avec moins de 40 saisons des pluies sur le dos, de se présenter aux présidentielles et dépasser les 5%, des suffrages, voire même les 15% si on exclut le sublime talent des trois mousquetaires ( Elecam, Rdpc, Conseil constitutionnel ) en matière de fraude.

Aujourd’hui, l’atmosphère funéraire et le grand désarroi national depuis la victoire sous haute tricherie de Paul Biya lui donne pleinement raison. Vous êtes des centaines dans mon Messenger – et des centaines de milliers à l’échelle du pays – à verser des larmes au quotidien, regrettant de n’avoir pas répondu à cet appel quand il était encore temps.
Vous n’avez pas cru en nous. Vous n’avez pas imaginé que MRC et Univers avaient concocté un buffet délicieux, et allaient faire de cette élection, le plus beau feuilleton de l’histoire récente de notre pays.
Je l’avais pourtant encore écrit sur ma page lors de mon arrivée au Cameroun : « Nous vous préparons une campagne grandiose ».

Ministre de Paul Biya ?

Certains qui font semblant de jeter aujourd’hui l’anathème sur Cabral Libii n’hésiteraient pas une seule seconde à accepter un poste de maire, de vigile de nuit, ou même de chef de classe sous la houlette du RDPC. L’art ne réside pas dans l’expression d’un désaccord, mais dans la façon qu’on a d’exprimer ce désaccord. Quand la contradiction se mue en chasse aux sorcières, on est tout simplement hors-sujet.

N’oublions pas que dans la plupart des pays du monde, les partis adverses gouvernent ensemble. Dans des républiques fédérales telles que l’Allemagne, la composition du gouvernement dépend de la majorité ( relative ou absolue ) obtenue au parlement lors des élections législatives. Si vous n’avez pas atteint les 51 %, le gouvernement de coalition devient alors obligatoire jusqu’à ce résultat minimal .
Autrement dit, si deux partis ayant coalisé ne totalisent toujours pas au moins 51% des suffrages, le gouvernement se fait à trois, voire à quatre. Voilà pourquoi depuis les élections de 2017, le pays est régi par la fameuse « Jamaïca-Koalition » (coalition Jamaïque), aux couleurs des différents partis qui la composent, et qui s’arriment par tout à hasard au drapeau de la patrie d’Usain Bolt, d’où sa dénomination.

A vous maintenant de voir qui est malgré cela la première économie européenne, et numéro 1 mondial de l’exportation.
Car lorsqu’on arrive à s’entendre sur certains fondamentaux et qu’on désire tous une réelle avancée du pays, on peut sans problème intégrer un gouvernement aux opinions politiques antagonistes. Sous cet angle, Cabral ne commet donc aucun péché quand il parle de l’éventualité d’intégrer l’administration Biya « sous certaines conditions ».
Pour la foule que nous sommes, il serait d’ailleurs plus normal et plus rationnel d’attendre qu’il les fixât et d’en prendre connaissance, avant de l’envoyer à Ponce Pilate pour la crucifixion.

Mais le Cameroun n’est pas un pays normal et rationnel. C’est un pays où tirer sur l’autre est le seul moyen qu’ont certains d’exister. Nombreux parmi nous ont réussi à se convaincre que parler des autres à longueur de journée est un métier à légaliser. Parce que « Le Cameroun c’est le Cameroun »
La critique devrait plutôt reposer sur la difficulté, voire l’impossibilité de produire quelque chose de bon, dans un système pourri jusqu’à la moelle tel que le système Biya. De mon point de vue, cela est impossible. Non pas parce que ce n’est pas faisable en soi, mais parce qu’un abcès vieux de 36 ans est forcément devenu incurable, et qu’il faut simplement amputer la jambe. Ce n’est pas d’un bandage que le Cameroun a besoin, mais d’une prothèse.

La mentalité rétrograde, l’amour du vol et du mensonge, la démocratisation de la corruption, l’abus de pouvoir et le mépris à ciel ouvert contre la jeunesse, ont tellement infesté le système RDPC qu’ils sont devenus partie intégrante de son disque dur interne. Au RDPC, les choses sont normales parce qu’elles ne sont pas normales.
La meilleure garantie de changement et de développement pour notre pays reste donc un toilettage complet des principaux acteurs de ce système.

Il n’y a à cela, aucune meilleure alternative.
Je serais donc Cabral que je n’envisagerais même pas en plaisantant, l’option qu’il a évoquée. Toutefois, accordons-lui le bénéfice du doute que lui, aurait la force de résister à la haute pourriture de ce régime dont on lui a lâchement collé l’étiquette de « pion ».

Cabral – un produit du régime ?
Il s’agit très probablement d’un énième kongossa politique comme seuls les Camerounais savent en créer, toutefois il appartient au concerné de ne pas aider ses détracteurs dans leur basse besogne, en leur fournissant les armes par lesquelles ils entendent lui tirer dessus.

Car les Camerounais pensent encore que la politique est un concours de haine, et il faudra encore un peu de temps et de patience pour que leur maturité politique nouvellement acquise se solidifie et que ça change.
Il est vrai qu’au MRC, « nous » trouvons plus logique de sortir d’un système qui ne marche plus (Kamto 2011) que d’envisager d’intégrer un système qui ne marche pas (Cabral 2018). Mais vu que personne parmi nous n’est parfait – les plus imparfaits étant d’ailleurs ceux qui critiquent le plus -, il serait tout aussi illogique de jeter à la poubelle, la totalité d’un fruit mûr qui n’est dur que sur son flanc.

La prétendue « trahison » ( encore qu’il n’a rien fait jusqu’ici ) du sieur Libii ne doit donc aucunement faire disparaître l’essentiel de ce que l’on retient de l’homme, à savoir : un génie oratoire et un intellect insolent, couplés à un courage dont seuls Matomba et Njifor ont sur faire preuve à cet âge … sur 25 millions d’experts en science politique.
De ce fait, je n’aurais qu’une chose à vous dire : laissez le kongossa et n’enregistrez que l’essentiel : Cabral est un exemple à suivre. Tout jeune Camerounais devrait avoir la même folie d’oser. On ne fait pas de grandes choses parce qu’elles sont faciles à faire et parce qu’on en a vu la réussite à l’avance. Bien au contraire, c’est parce qu’elles sont ardues et que personne ou presque n’en semble capable qu’on est tenté de les faire, afin de sortir du lot.
Alors, osez à votre tour. Et à votre tour, on parlera de vous. En bien ou en mal, peu importe, mais on parlera de vous quand même. Et l’histoire retiendra votre nom sur ses dalles de pierre.
Le futur s’annonce alléchant, comme un rencard avec Madame Meteo. Vivement la suite !
Claude Wilfried Ekanga Ekanga
( Ce que la politique n’est pas)