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Cameroun- L’ancien Archevêque de Yaoundé, Mgr Victor Tonye Bakot s’explique cinq ans après sur les (réelles causes) de sa démission

Mgr Victor Tonye Bakot

Le 31 octobre, Mgr Victor Tonye Bakot, archevêque émérite de Yaoundé s’est confié, sur les ondes d’une radio camerounaise, sur les circonstances de sa démission en 2013.

Le 31 octobre, Mgr Victor Tonye Bakot, archevêque émérite de Yaoundé est sorti du silence dans lequel il s’était muré, 5 ans après sa renonciation au gouvernorat du diocèse de Yaoundé. Au cours d’une émission diffusée par la radio Oxygène FM, l’archevêque émérite de Yaoundé s’est confié au journaliste camerounais Duval Lebel Ebale à qui il a raconté les causes de sa démission.

Qui est Mgr Simon Victor Tonye Bakot ?

Mgr Simon Victor Tonye Bakot est nommé archevêque de Yaoundé en 2003 par le pape Jean-Paul II. Il y remplace Mgr André Wouking, décédé en 2012. En 2013, 10 ans après son arrivée à la tête du diocèse de Yaoundé, il présente sa démission, à l’âge de 66 ans. Mgr Jean Mbarga, alors évêque d’Ebolowa, dans le sud du Cameroun est nommé administrateur apostolique. Après sa renonciation, Mgr Bakot se refuse à tout commentaire mais les journaux étalent, pendant de longues semaines, des révélations de personnes qui, sous couvert d’anonymat ou pas l’accusent de mauvaise gestion du patrimoine ecclésial. Certains médias l’accusent également d’avoir vendu la chapelle du quartier d’Elig-Essono au sulfureux pasteur Dieunedort Kamdem Nounga, fondateur de l’Église évangélique « Cathédrale de la foi », aujourd’hui poursuivi pour escroquerie. D’autres, par contre, estiment qu’il a été victime du tribalisme des élites de son diocèse et que sa démission est le fruit d’une chasse aux sorcières.

Que dit-il ?

Dans son entretien avec Duval Lebel Ebale, Mgr Bakot estime être victime d’une machination dont il ignore la cause et les commanditaires. Il accuse Mgr Piero Pioppo, ancien nonce apostolique au Cameroun de l’avoir forcé à démissionner en 2013. Selon ses dires, le 27 juillet 2013, alors qu’il célèbre la messe à la basilique Marie-Reine-des-apôtres dans le quartier de Mvolyé, le nonce apostolique envoie un de ses collaborateurs le chercher. Il est ensuite conduit à bord d’un véhicule diplomatique à la nonciature où l’attend Mgr Piero Pioppo. Ce dernier lui apprend que le Saint-Siège a décidé de mettre fin à ses fonctions.

Une lettre de démission déjà rédigée lui est présentée, il la signe et retourne à ses occupations. Deux jours plus tard, le nonce apostolique lui présente son successeur Mgr Jean Mbarga et le somme de quitter les lieux. L’archevêque émérite affirme qu’il lui est ensuite enjoint de quitter Yaoundé, de ne plus y célébrer de messe et surtout de ne pas y élire domicile. Obéissant, il se retire à Matomb, à 66 km de Yaoundé, dans la maison qu’un ami a bien voulu mettre à sa disposition. Mgr Bakot révèle, par ailleurs, avoir trouvé le diocèse de Yaoundé endetté de 4 milliards 800 millions de FCFA (Plus de 7 millions d’euros).

À ses yeux, ce surendettement a commencé à l’époque de Mgr Jean Zoa qui avait utilisé les milliards pour bâtir le sanctuaire marial de Yaoundé en comptant sur des promesses de dons qui n’ont jamais été tenues. Concernant la vente de la chapelle d’Elig-essono au pasteur Dieunedort Kamdem, il explique que l’édifice a été bâti sur des terres appartenant à des autochtones qui réclamaient, en échange, 60 000 000 Fcfa (plus de 90 000 €) au diocèse Yaoundé. Ces autochtones n’ayant pas obtenu gain de cause auraient loué l’édifice à la célèbre Église évangélique. Pour l’heure, le diocèse de Yaoundé et la nonciature apostolique ne sont pas prononcés sur ces déclarations.

 

LA CROIX AFRICA