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Cameroun : Me Yondo Black écrit à Paul Biya

Me Yondo Black

L’ancien bâtonnier de l'ordre des avocats du Camerounet soutient de Maurice Kamto au scrutin présidentiel du 07 octobre invite le président réélu Paul Biya à quitter le pouvoir afin de ne pas se voir renversé comme l’ex président zaïrois Mobutu Sese Seko. Le célèbre avocat camerounais qui se considère comme « père de la démocratie camerounaise » pour avoir durement bataillé au début des années 90-91, n’a pas été tendre dans une nouvelle sortie facebook envers le président Paul Biya.

Lisez plutôt

La paix n’a pas de prix ! Ce concept universellement et communément partagé ne saurait être ni un vulgaire slogan ni une arme au service d’un homme qui entend jalousement garder son pouvoir.

La dégradation de la situation sociale, politique et sécuritaire des régions anglophones du pays doit pouvoir interpeller tout homme doué de raison et sensible à l’existence même de l’être humain.

Tous ceux qui, hier, ont soutenu qu’il n’y a pas au Cameroun de problème anglophone doivent aujourd’hui ouvrir et les yeux et les oreilles pour se rendre à l’évidence qu’en voulant plaire au prince, ils se sont lourdement fourvoyés. « Les dictatures se nourrissent du désespoir des peuples », disait Bernanos.

Vous vous êtes longtemps joué de ce peuple et nous vous mettons en garde ! N’oubliez pas qu’en acquérant tout pouvoir sur autrui on perd tout pouvoir sur soi-même, et d’autres avant vous l’ont expérimenté à leurs dépens.

En effet, tous les régimes qui sont comme le vôtre : policiers, autoritaires, dictatoriaux, qui étouffent leur peuple et ne permettent qu’à une poignée de privilégiés de piller et de s’accaparer des richesses du pays, s’écroulent misérablement quand les peuples décident de se prendre en mains, et les timoniers-créateurs finissent invariablement dans l’indifférence et l’abandon de leurs ‘’ amis ‘’ d’hier. Comment pouvez-vous imaginer qu’il en sera autrement pour vous ?

Un de vos proches, MOBUTU, pour ne pas le nommer, a refusé de quitter les choses à temps, alors qu’il se savait affaibli par la maladie. On a dû lui ouvrir un corridor avec des chars jusqu’à l’aéroport pour un exil dont il ne reviendra jamais : la raison l’avait quitté, parce qu’occupé à torturer le peuple, il ne voyait même plus ni l’érosion, ni la fragilité de son pouvoir… un scénario semblable à celui que décrivait votre jeune nouvel allié BANDA KANI, le repenti ! Réveillez-vous, le compte à rebours a déjà commencé,

Vous jouez juste les prolongations. Le processus de votre isolement s’est déjà enclenché et vous l’avez ressenti dans votre chair lors de la cérémonie de prestation de serment à la suite de votre ‘’brillante ‘’ réélection, entouré juste de vos courtisans… sans un seul de vos pairs, pas même le fils de votre voisin de l’île voisine.

Vous faut-il un décodeur ? Vous risquez d’être surpris par la rapidité des lâchages de ceux de vos amis qui vous ont toujours soutenu. Notez-le, le plus tragique ou amusant dans l’histoire c’est que ces lâchages sont sans état d’âme… les plus gentils vous conseilleront de rallier la ville la plus proche d’un pays voisin où vous attend un petit jet privé de 18 places !

Ainsi finissent les dictatures ! Les dictateurs surfent sur le désordre, la peur, l’humiliation, le désespoir de leur peuple, avant de basculer dans le meurtre, la folie et surtout l’obsession de leur propre survie… jusqu’au jour où… Toute ressemblance avec… n’est que pur hasard ! Mais chez nous BIYA est le plus beau, le plus fort, le plus jeune… Il instaure l’ordre, dicte le bien et le mal, calme la rue, lui rend sa fierté, la fait rêver… pensant que l’Histoire l’absoudra ! Il n’a plus la force de se remettre en question, de quitter le pouvoir, de partir même en exil, en relative sécurité. Il ne le peut plus, il le sait : il est allé trop loin, il y a eu trop de massacres, trop de sang…du génocide … le point de non-retour est atteint !

Dans la peau et dans la tête d’un dictateur pur jus, une seule logique prévaut : soit on est au pouvoir, soit on y meurt ! Quitte à créer le chaos ! Monsieur BIYA, dîtes-moi, de quoi êtes-vous donc fait pour que rien ne puisse vous ébranler. Quel être cher faut-il que, vous aussi, vous perdiez pour que vous vous sentiez enfin concerné ? Votre père, votre mère ? Eux sont déjà partis.

Un enfant ? Lequel donc ? En guise de conclusion, méditons ensemble ces belles paroles de Jacques Bainville « Les dictateurs ne sont point des sauveurs, mais bien les expressions les plus féroces et les plus dégénérées du gouvernement démocratique».

(*) Ancien Bâtonnier de l’ordre 693 05 65 70 - 696 35 92 71 E-mail : [email protected] :

avec Ayano Brice Arthur et 2 autres personnes