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Crise anglophone : pourquoi les États-Unis sont de bons conseillers?

En réponse à la dernière question de l’impénitent M. Boisbouvié de RFI ce 19 mars 2019, et relativement aux relations entre le Cameroun et les USA, le ministre Sadi a précisé avec emphase qu’elles sont « excellentes ». Or, selon la sagesse, « il est des vérités qu'on ne peut dire qu'à son ami intime ».

Et, contrairement à certaines opinions naïvement et abusivement autonomistes, les USA sont, à plus d’un titre, et qui plus est, dans le cadre de la guerre dans sa partie anglophone, le meilleur conseiller du Cameroun. Et pour cause :

Ils ont l’expérience de la guerre de sécession

En effet, entre 1861 et 1865, les États-Unis d'Amérique, dirigés par Abraham Lincoln, et les États confédérés d'Amérique, dirigés par Jefferson Davis et rassemblant onze États du Sud qui avaient fait sécession des États-Unis, se sont fait la guerre. Et, pour eux, cet affrontement, « la plus terrible des guerres », fit  620 000 morts en quatre ans. Quel carnage au moment de la reddition ! Ils convinrent de ne plus « se tuer entre eux, frères ayant un même destin ». Là, se trouve la première alerte des américains à l’endroit du Cameroun : la tragédie humaine à éviter. Il ne faudrait donc pas peindre l’histoire à moitié ou la tronquer pour essayer de tirer les traits tendant à faire croire que les USA eux-mêmes, donneur de leçon devant l’éternel, s’étaient fait la guerre pour conclure qu’il faudrait qu’au Cameroun, le pouvoir fasse la guerre à son peuple. Car, pour eux, la conséquence subie est un conseil.

Les USA ont la connaissance des guerres sans lendemain

L’une des guerres sans lendemain, c’est justement la guerre asymétrique. C’est-à-dire, une guerre qui oppose la force armée d'un État à des combattants matériellement insignifiants, qui se servent des points faibles de l'adversaire pour parvenir à leur but souvent politique ou religieux : en Afghanistan, l’opinion publique dominante en Amérique pense que les « enfants » doivent rentrer à la maison, suite aux résultats insatisfaisants ; en Somalie, elle a rebroussé chemin ; en Irak, elle s’est embourbée…Or, ce sont les techniques asymétriques qui nous sont imposées par les sécessionnistes au Cameroun. Pour combien de temps allons-nous nous y embourber ? Voilà la deuxième inquiétude des USA face à la difficulté de remporter ce genre de guerre, mais qui induit des coûts que ne peuvent  supporter nos maigres ressources surtout avec la crise politique en filigrane. La preuve, depuis le déclenchement de la guerre contre boko haram, le discours officiel tend à faire croire que tout est sous contrôle, mais nous y sommes toujours avec les moyens qui sont les nôtres…

Les USA ont enfin le renseignement prévisionnel

Ils savent en effet que, si nous n’y prenons garde, des forces centrifuges s’introduiront dans la danse et ce serait une porte ouverte à la « soudanisation » du Cameroun. Chacun fera son petit budget en fonction de son/et ou ses soutien (s) et ce sera la guerre sans fin au profit des marchands d’armes à feu. Or, les américains ne le veulent pas et attirent l’attention du Cameroun pendant que cela est encore possible.

Au total, susurrer l’ingérence partout, à tous les coups et sans aucune analyse pertinente de ce que nous sommes réellement, c’est faire le lit à des lendemains non enchanteurs et ça, le Cameroun n’en a pas besoin. Par ailleurs, la souveraineté au 21ème siècle est un leurre (actuellement aux USA, une enquête est pendante sur l’implication de la Russie dans son système électoral lors de l’élection de Trump, l’Union européenne, la Chine, ne peuvent pas en dire autrement). Les camerounais se doivent au contraire de se ressaisir et de renouer avec « la case à palabres », socle de la démocratie à l’africaine, fondement même de la démocratie moderne, tant vantée par les autres. Là, se trouve la solution magique, s’il en est, à l’essentiel de nos problèmes, et donc de la guerre dans la partie anglophone du Cameroun. En cela, les USA, sont de bons conseillers.

Gare !

Par Emmanuel Mimbè.