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Dialogue pour mettre fin à la crise anglophone : qui parlera au nom des sécessionnistes face à Paul Biya ?

S;E Paul Biya

Le gouvernement qui s’est jusque-là montré réticent à discuter avec une « bande de terroristes » pourrait mettre de l’eau dans son vin.

La question est récurrente et ne manque pas de pertinence. Si le gouvernement s’engage résolument sur la voie d’une sortie de crise, à travers un « dialogue inclusif », une formule à la mode depuis quelque temps, ses interlocuteurs, du côté des sécessionnistes, n’ont pas un profil identique.

La première vague est sans doute constituée d’acteurs visibles. Il s’agit du leader de la République imaginaire de l’Ambazonie, Ayuk Tabe et Compagnie, arrêtés à Abuja au Nigeria le 05 janvier 2018 et extradés au Cameroun.

Les dix coaccusés qui comparaissent devant le Tribunal militaire de Yaoundé pour « terrorisme, sécession, révolution, rébellion, bande armée et assassinat », ne sont pas encore fixés sur leur sort.Un procès dont le cours normal ne va pas contribuer à calmer les velléités irrédentistes sur le terrain.

L'info claire et nette. Au sein de l’opinion publique, une frange se montre favorable à l’arrêt des poursuites pendantes devant le juge militaire à l’encontre de ces coaccusés qui s’emploient, parallèlement, à démontrer qu’ils ne sont pas de nationalité camerounaise. Tout comme elle n’hésite pas à faire prospérer l’idée selon laquelle une telle clémence réduira de 40% au moins les exactions qui ont fini, en l’espace de deux ans, par meurtrir deux régions jadis en paix.

La seconde catégorie se recrute parmi les hommes et femmes, moins visibles, qui opèrent sur le terrain, lorsqu’ils ne financent pas une insurrection armée pour la « balkanisation » du Cameroun.

Faut-il les inviter à la table des pourparlers ?

Rien n’est moins sûr. Toujours est-il qu’on imagine que l’une des raisons subjectives ayant poussé le pouvoir en place à « invalider » l’organisation de la Conférence générale des anglophones (Cga) initiée par le Cardinal Christian Tumi, tient de la qualité des invités issus de la diaspora qu’on soupçonne, à tort ou à raison, de mobiliser une importante ressource financière au profil des séparatistes.

Sur le théâtre des opérations, il faudrait identifier les groupes armés qui procèdent aux attaques meurtrières. « Ils sont extrêmement fractionnés. Il y a plusieurs groupuscules qui opèrent, cela n’est pas indéniable.

Le portail de la diaspora camerounaise de Belgique. Il y a des groupes qui se disent sous la bannière par exemple des forces de l’Ambazonie ou sous la bannière d’autres groupes », a analysé Jonathan Pedneault, chercheur à la division urgence de Human Rights Watch sur les ondes de Radio France internationale (Rfi). Tout en relevant que « la situation demeure extrêmement difficile à décrypter. Il y a d’une part évidemment des groupes criminels qui profitent de la situation ; mais il y a effectivement d’autre part des groupes un peu plus organisés, qui semblent de plus en plus capables de conduire des actions coordonnées ».

Dans tous les cas, l’option de la main tendue, en direction de l’un ou de l’autre groupe, traduira un revirement de la part du gouvernement qui ne voulait pas jusqu’ici offrir une opportunité de concertation avec des « criminels, assassins, et autres dangereux terroristes, ainsi que les commanditaires et planificateurs de la pernicieuse crise sécuritaire en cours dans les régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest », comme l’a indiqué un ministre en décembre 2018.

La flexibilité gouvernementale devrait s’accompagner d’une invitation aux acteurs les plus représentatifs du camp d’en face et non aux hommes-liges, généralement portés à détourner l’attention des acteurs en conclave, en encensant le président de la République.

 

Le Jour