Le colonel Didier Badjeck estime qu’Issa Tchiroma est dans son droit de proclamer sa victoire.
Cinq jours après le scrutin présidentiel du 12 octobre 2025, les tensions continuent de monter autour de la question de la proclamation des résultats. La sortie d’Issa Tchiroma Bakary, qui revendique la victoire au nom de son parti, le FSNC, continue de susciter des réactions.
Parmi elles, celle de l’ancien porte-parole de l’armée camerounaise, le colonel Didier Badjeck, attire particulièrement l’attention. Dans une vidéo publiée sur internet, l’officier à la retraite estime qu’un candidat ayant compilé ses propres résultats peut légitimement les rendre publics :
« Si un candidat a compilé ses résultats et qu’il se voit dans une majorité, je pense qu’il peut rendre public. Ça ne peut pas être rendu public d’un côté et pas de l’autre. Il y a une disposition du code électoral, en son article 113, qui dit que les résultats doivent être rendus publics dès la clôture du dépouillement. »
Pour lui, cette disposition légale laisse une marge d’interprétation, et tant que les résultats officiels ne sont pas publiés, les candidats peuvent revendiquer leurs chiffres sur la base des procès-verbaux disponibles.
Cette position tranche nettement avec celle du ministre de l’Administration territoriale, Paul Atanga Nji, qui a réagi avec fermeté à la sortie d’Issa Tchiroma. Le membre du gouvernement a qualifié cette proclamation de « comportement irresponsable et d’imposture », estimant qu’elle vise à « perturber le processus électoral en cours».
Le ministre a rappelé que seul le Conseil constitutionnel est habilité à proclamer les résultats officiels d’une élection présidentielle, et a mis en garde contre toute tentative de proclamation parallèle :
« Quiconque proclamera des résultats ou donnera des tendances en dehors du cadre légal s’expose à des sanctions », avait menacé le patron de la territoriale.