Présidentielle en Côte-D’ivoire et Troisième mandat de Ouattara : Le Pr Owona Nguini avait tout prédit

Owona Nguini

Le 05 mars dernier, quelques minutes après la fameuse annonce de Alassane Ouattara de ne plus se présenter à la candidature pour la présidentielle, le professeur de science politique avertissait l’opinion publique sur la capacité de roublardise du Chef de l’Etat ivoirien.

Eric Owona NGUINI faisait savoir ce jour-là qu’ « avec Alassane Dramane Ouattara, il faut toujours être prudent : il ne vend pas seulement de la viande mais sait aussi bien rouler (dans) la farine. Certains s’enthousiasment à propos de l’annonce faite par le président ivoirien Alassane Dramane Ouattara de ne pas se présenter lors de la prochaine élection présidentielle de son pays, au motif qu’il veut passer le relais à la  » jeune génération ». L’expérience montre qu’il faut prendre avec circonspection cette déclaration quand on sait à qui on a affaire. Le président Ouattara n’en serait pas à sa première ruse ni à son premier reniement.

Les ruses du Président Alassane Ouattara

1) D’abord, il faut craindre qu’une telle annonce n’augure pas nécessairement d’une élection présidentielle ouverte mais plutôt de l’installation masquée d’un dauphin présidentiel monarchiquement adoubé avant que d’être plébiscitaient oint. Dans cette hypothèse, le dispositif électoral veillera à l’installation de ce dauphin en veillant à neutraliser même d’avance tous les compétiteurs consistants.

2) Ensuite dans le prolongement de ce scénario, ado peut se constituer en vice-président – contrôleur (super-président de fait) en africanisant le schéma Poutine-Medvedev.

3) Ado dit se retirer pour passer le relais à la  » jeune génération », ce qui veut dire que dans son entendement typiquement présidentialiste, c’est lui qui a la place du peuple constitué en corps électoral et posé en souverain décidera, comme si le souverain ne pouvait pas faire confiance à un candidat représentant la  » vieille génération ». Il y a là peut-être une ruse qui consistera à prendre prétexte de candidatures de la vieille génération (celles des présidents Bédié et Gbagbo), pour revenir sur sa décision s’il estime que ces candidatures  » menacent  » son dauphin de la jeune génération.

4) Ado inclut-il guillaume Kigbafori Soro, son cheval de Troie politico-militaire qu’il voue aujourd’hui aux gémonies parmi ceux de la  » jeune génération » ? S’il l’exclut, est-ce à dire que son ancien premier ministre (mais aussi celui de Gbagbo) ferait de l’ombrage à son dauphin générationnellement pressenti ?

5) Avec son ethos bien ancré du reniement commode, le président Ouattara peut (même si cela semble improbable) user de cette annonce pour endormir non seulement ses rivaux mais aussi l’opinion nationale et l’opinion internationale pour confectionner une révision constitutionnelle sur mesure pour créer à nouveau des conditions légales de (re)- légitimation de sa candidature. »

Aujourd’hui les faits donnent raison au professeur Owona NGUINI. Si l’on s’en tient à la logique de son analyse, les prochains jours s’annoncent tumultueux pour la Côte d’Ivoire.

ACP

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