Dans une déclaration sur les réseaux sociaux, Mamadou Mota le président par intérim du Mouvement pour la Renaissance du Cameroun(MRC) a proféré des accusations à l’endroit de Grégoire Owona le sécrétaire général adjoint du Rassemblement Démocratique du Peuple Camerounais( RDPC), faisant état de ce qu’il fait partie des personnes qui ont immolé la volonté du peuple sur à l’aune de la préservation du pouvoir.
À Monsieur le Secrétaire Général Adjoint Grégoire Owona,
Monsieur le Secrétaire Général Adjoint,
Votre récente diatribe contre le Professeur Maurice Kamto, après ce que l’opinion nationale et internationale a perçu comme une élection entachée d’irrégularités massives, sonne avec une amère ironie, vous parlez bien de Yango. Vous devrez en prendre un, celui du bon sens et de l’éthique. Voir ressurgir aujourd’hui la litanie de la légalité dans votre bouche, alors même que les images et les témoignages de la pré-collecte des résultats vous montraient, vous et votre camp, au bord du précipice, force l’admiration pour votre capacité à recycler le discours officiel.
Vous parlez de « manipulation des populations », mais qui donc a manipulé le processus jusqu’à vider les urnes de leur sens véritable ? Les Camerounais ont voté, oui, mais pour qui, et surtout, leur vote a-t-il été fidèlement comptabilisé ? Votre zèle à défendre le « verdict des urnes » est inversement proportionnel à la transparence du processus.
Vous vous étonnez que le Professeur Kamto, juriste réputé, s’émeuve des principes généraux du droit. C’est précisément parce qu’il est juriste qu’il dénonce la falsification odieuse des résultats que vous tentez de masquer sous le tapis du « respect des procédures. » Le droit est « dur », dites-vous, mais il est surtout juste. La loi s’impose à tous, y compris à ceux qui cherchent à tordre son sens pour se maintenir au pouvoir.
Quant aux « graves entraves au processus électoral » à Douala et Dschang, votre injonction à condamner est un procédé classique : pointer du doigt l’effet pour masquer la cause. Ces incidents sont le fruit amer de la frustration populaire face au sentiment généralisé de vol électoral.
Vous brandissez l’argument d’une prétendue « alliance extrémiste et compromissions avec des forces ennemies ». Ce refrain éculé, visant à diaboliser l’opposition, est la marque des régimes à court d’arguments légitimes. L’ennemi du Cameroun, Monsieur Owona, n’est pas celui qui réclame la vérité des urnes, mais celui qui orchestre le mensonge pour préserver des privilèges.
Vous disqualifiez Kamto pour une prétendue « inexpérience politique » et l’écartez de la présidentielle de 2025. L’Histoire, cependant, se souviendra que la stature d’un homme n’est pas mesurée à sa place sur une liste électorale, mais à sa capacité à incarner les aspirations de changement et de justice.
Vous réclamez un « sens de l’honneur » et un « devoir de pédagogie » du Professeur Kamto. Cet honneur, il le porte en demandant la vérité. La pédagogie, il l’exerce en enseignant aux Camerounais que la résignation n’est pas une fatalité.
Puisque vous invitez au « contentieux », que le véritable contentieux soit celui de la vérité contre le mensonge d’État. Que le meilleur gagne, dites-vous. J’ajouterais : pourvu que ce soit le vote des Camerounais qui gagne enfin !
Le combat légal est en cours. Que le tribunal de l’histoire juge non seulement les urnes, mais aussi la conscience de ceux qui ont sacrifié la démocratie sur l’autel du maintien au pouvoir.