Prisons au Cameroun : surpopulation carcérale en hausse

Dans une déclaration publiée le 25 avril 2025, la Commission des droits de l’Homme du Cameroun (CDHC) tire la sonnette d’alarme sur la croissance préoccupante de la surpopulation dans les prisons du pays.

Les prisons camerounaises affichent une surpopulation  ces cinq dernières années.

Les statistiques révèlent que la capacité d’accueil des établissements pénitentiaires a progressé de 19 155 places en 2019 à 20 955 places à la fin de l’année 2024. Cependant, le nombre de détenus a grimpé de 30 606 à 37 150 durant la même période, entraînant une surpopulation carcérale d’environ 21,5 %. Cette situation dramatique a été mise en lumière à l’occasion de la 8ᵉ Journée africaine de la détention provisoire.

Les causes derrière la surpopulation

Différents facteurs contribuent à cette situation alarmante. La CDHC indique que des retards judiciaires prolongent la détention provisoire des prévenus, exacerbant ainsi le problème. De plus, le manque flagrant de personnel pénitentiaire joue un rôle crucial : certaines prisons affichent un ratio inquiétant d’un gardien pour 1 000 détenus, rendant l’application des droits humains pratiquement impossible.

La crise sécuritaire qui sévit dans les régions de l’Extrême-Nord, du Nord-Ouest et du Sud-Ouest a également eu des conséquences néfastes sur la capacité des prisons. La fermeture de l’établissement principal de Fundong, ainsi que des prisons secondaires à Bavenga et à Bali, et la transformation de la prison de Meri en centre de réinsertion pour d’anciens combattants de Boko Haram, ont réduit le nombre de prisons fonctionnelles du pays. La CDHC rapporte ainsi que le parc pénitentiaire a chuté de 80 prisons en 2019 à 76 en 2024.

Un déséquilibre préoccupant

Dès 2015, le ministre d’État de la Justice, Laurent Esso, avait tiré la sonnette d’alarme concernant un problème structurel majeur : « une forte disproportion entre le nombre de magistrats, le nombre de juridictions saisies, le nombre d’affaires pénales et le nombre de prisons ouvertes ». Il avait mentionné que 50 000 affaires pénales sont enregistrées chaque année pour un millier de magistrats répartis dans 99 juridictions, alors que seulement 78 prisons sont disponibles pour accueillir les condamnés.

La surpopulation carcérale entraîne des conséquences désastreuses sur les conditions de détention. Selon la CDHC, « cela engendre la détérioration des conditions de vie des détenus avec des infrastructures inadéquates, une hygiène insuffisante et un accès limité aux soins de santé ». L’entassement des prisonniers, couplé à des installations vétustes, expose les détenus à des risques sanitaires et humanitaires de plus en plus graves.

Vers une réforme nécessaire

En dépit d’une légère augmentation de la capacité carcérale, le système pénitentiaire camerounais demeure sous pression en raison de l’afflux continu de détenus, des lenteurs judiciaires et de l’insuffisance des moyens alloués.

 

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