Retrait de la Can: Les populations de Bafoussam redoutent «l’abandon» des chantiers

L’organisation de cette compétition charriait beaucoup espoir pour voir la capitale de la région de l’Ouest faire sa mue.

La nouvelle du retrait de l’organisation par Cameroun de la prochaine édition de la Coupe d’Afrique des nations (Can 2019) par la Confédération Africaine de Football (CAF) est tombée tel un coup de massue sur la tête des populations de la ville de Bafoussam. Pour elles, l’espoir de voir fouler leur sol les vedettes du football africain vient ainsi de s’effondrer tel un château de carte. Mais surtout, elles redoutent que les différents chantiers de construction et de réhabilitation des infrastructures engagés dans la perspective de cette compétition ne subissent le même sort. « La Caf a très mal fait de nous retirer cette compétition à ce moment. Elle aurait dû attendre les chantiers avancent encore plus pour le faire à la dernière minute. Car connaissant notre pays et ses dirigeants, les chantiers peuvent être abandonnés », lance un habitant de la capitale de la région de l’Ouest. « Des maisons ont été détruites sous prétexte des chantiers de la Can. Si ces chantiers sont abandonnés, il faut que nos dirigeants pensent aux misères des populations », ajoute un autre. Ces deux personnes voient ainsi poindre une saison sèche semblable en un « enfer ». En effet, deux semaines seulement après l’arrêt des pluies, les populations Bafoussam suffoquent sous l’effet des nuages de poussière. « On pensait qu’on pouvait supporter cette poussière pour un laps de temps, mais à cette allure, il y a de fort risque que notre misère dure très longtemps », confient-ils.

Des signaux qui ne rassurent pas

Les appréhensions relevées par les populations ne sont pas fortuites. Elles se fondent sur certains faits qui ne sont guère de nature à rassurer. Il y a notamment l’immobilisation dans certains chantiers de la CAN aussitôt après la décision de la Caf. « Nous devrions toucher notre paie samedi (1er décembre 2018, ndlr). Mais quand nous sommes arrivés sur le chantier, notre patron chinois nous a dit qu’il n’y avait plus d’argent. Et qu’il fallait qu’on revienne lundi (ce 3 décembre 2018) ; le temps pour lui de se rendre d’abord à Yaoundé pour savoir la conduite à tenir parce qu’il n’était pas certain que le chantier allait se poursuivre », renseigne un ouvrier, employé au chantier du stade omnisports de Tocket, l’un des stades d’entrainement. « J’ai reçu des employés de l’entreprise qui est en charge de la construction de la route Tobe-Kouékong. Ceux-ci venaient me proposer d’acheter des fusils à peindre en arguant qu’ils ont été informés de ce que les chantiers n’allaient pas se poursuivre », nous apprend un menuisier métallique.

Jadis retenue pour abriter la poule D de la Can 2019, la ville de Bafoussam qui se trouve dans un état piteux misait sur les projets liés à cette compétition à côtés des projets Cd2 de l’Agence Française de Développement (AFD) pour effectuer sa métamorphose. Cela ressortait d’ailleurs dans les discours officiels. Le retrait de la Can pourrait donc voir ces attentes déçues ou reléguées aux calendes grecques.

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