La mère des formations hospitalières régionales du sud, n’en finit plus de voir des directeurs se succéder à sa tête. La coïncidence veut que les deux précédents directeurs soient partis juste après le passage du Ministre de la Santé Publique Dr Manaouda Malachie à Ebolowa. Insuffisance managériale ou simple jeu de chaise pour répondre aux exigences du patron de ce département ministériel, l’interrogation taraude l’esprit des patients qui souhaitent voir cet hôpital remettre les malades au centre des priorités.
Le Délégué Régional de la Santé Publique du sud au côté du Président du Comité de Gestion (COGE) de l’Hôpital Régional d’Ebolawa (HRE) a procédé lundi 03 juin 2024 à la passation de service entre l’ancien directeur et le directeur entrant. Une Dame dont le parcours exceptionnel appelle à prendre desormais en main la gestion managériale de la formation hospitalière en perte de crédibilité auprès des usagers qui ne tarissent plus d’observations.
» La morgue de cet hôpital est saturée de corps qui jonchent le couloir à même sol, c’est une information vérifiable. Un minimum de dignité s’il vous plaît surtout que ce service est payant » : se plaint cet usager venu déposer la dépouille d’un proche récemment décédé. » L’unité des urgences tout comme les autres services manquent de personnel qualifié. Ici seules les Infirmières Diplômées d’État (IDE) stagiaires dont l’arrogance n’a d’égale que l’amateurisme dicte la loi. Sommes nous toujours à l’hôpital ? » : S’interroge cet autre septuagénaire souffrant de complications de l’appareil urinaire. Tout ceci malgré les efforts du gouvernement pour redorer le blason du mythique hôpital dont la réputation s’assombrit chaque jour un peu plus.
» Quand le ministre passe c’est propre, dès qu’il part la saleté revient «
En effet, c’est le 1er août 2019 que Dr Manaouda Malachie le minsanté sifflait la fin de la récréation en limogeageant l’ancien directeur qu’allait alors remplacer le Dr Ernest Essomba dont la longue expérience et la compétence ne souffrait d’aucun doute. 05 ans plus tard, lui-même aussi était remercié pour laisser la place à une Dame pétrie d’expérience qui allait être jugée au pieds du mur quant à sa capacité à trouver des solutions appropriées pour des services et des soins de santé de qualité.
Seulement, selon cet observateur de la société civile en question de santé qui a requis l’anonymat : » L’etat du Cameroun semble avoir très peu de considération pour ceux qui travaillent dans ce domaine pourtant l’investissement en hôpitaux de haut standing est colossal. Le personnel de santé est sous-payé et la formation biaisée. Ces dernières années les scandales dans les hôpitaux se sont multipliés et le nombre de décès a grimpé en flèche pour faute d’une mauvaise prise en main des malades or la fonction première ici est de sauver des vies ! « .
La mairie de la ville interpellée !
La Collectivité Territoriale décentralisée en tant que démembrement de l’état et Président du Comité de Gestion (COGE) de l’Hôpital Regional d’Ebolawa (HRE) a également un rôle à jouer et doit normalement de ce fait s’impliquer pour désengorger la morgues et pourquoi pas penser à son agrandissement à défaut d’inhumer les 15 corps en souffrance qui ne demandaient plus qu’à bénéficier d’un sépulcre digne après l’abandon des familles.
Outre cet impératif, elle doit aussi de part sa stature s’assurer de la qualité du personnel ainsi que de la masse salariale tout en veillant à maintenir l’hôpital en parfait état de propreté, c’est-à-dire en finir avec les chambres vip pleines de toile d’araignée et sans eaux pour des salles d’hospitalisation communes avec moustiquaires en passant par le traitement des déchets cliniques , la fourniture en eau et en électricité et pour couronner le tout revoir le parcours du malade et le rendre fluide.
Dr ABENKOU Nna Danielle Epse BIOMO, le nouveau Directeur tient à relever le pari et compte sur le personnel améliorer l’accueil exécrable dont se plaint les usagers mais aussi en finir avec le clientélisme et l’affairisme qui semble avoir fait ici son lit sans toutefois oblier l’absentéisme criard des médecins souvent introuvable ou toujours en déplacement car ne l’oublions pas le droit à la santé est un droit fondamental et rien ne justifie que des efforts ne soient pas faits dans ce sens.
