Sébastien Eloundou crée la polémique

Dans une tribune assez polémique, ce dernier  estime de manière claire que le « trauma générationnel, aussi appelé traumatisme transgénérationnel ou intergénérationnel, fait référence à la transmission de traumatismes d’une génération à l’autre ».

 Lire ici son texte :

Apparemment mon post où je traite mes amis nguelafis de kouandjang là leur a fait un peu mal. Mais comprenez que c’était justement l’effet recherché.

Il faut qu’on vous secoue un peu pour vous sortir de votre torpeur. Car la plupart des Bamilekes souffrent de ce qu’on appelle le traumatisme générationnel.

Et c’est quoi le traumatisme générationnel? Le trauma générationnel, aussi appelé traumatisme transgénérationnel ou intergénérationnel, fait référence à la transmission de traumatismes d’une génération à l’autre. Il ne s’agit pas d’une transmission génétique directe, mais plutôt d’une influence sur le comportement, les émotions et la santé mentale des descendants. Les expériences traumatiques vécues par les ancêtres peuvent laisser des traces durables, se manifestant parfois des générations plus tard par des troubles psychologiques, des difficultés relationnelles, ou des schémas de comportement répétitifs.

Cela signifie par exemple que si la génération des grand-parents a été victime de violence,  de torture et de discrimination, alors il est possible que les enfants qu’ils vont avoir,  vont manifester les personnalités des personnes traumatisées sans avoir eux-mêmes connu le même traitement.

Cela est visible chez les descendants d’esclaves en Jamaïque, à la réunion, aux Antilles, Mayotte etc, et aussi chez les noirs en Afrique du Sud et aux États-Unis qui ont connu la ségrégation raciale. Leurs descendants aujourd’hui font preuve d’une grande timidité.

Comment comprendre cela. Lorsque j’étais encore à l’université j’avais des amis Bamilekes. Nous les Beti on ne se gênaient pas pour parler notre langue vernaculaire dans les amphithéâtres. Mais parfois tu voyais deux Mbouda qui étaient ensemble mais n’osaient même pas parler le leur. Il avait même parfois honte de parler leur langue de peur que les gens se moquent d’eux. Certains essayaient de modifier même leur accent pour qu’on ne puisse pas percevoir leur origine Bamileke. Et d’autres ne se présentaient qu’avec leur prénom, jamais avec leur nom. D’autres apprenaient même à parler l’ewondo ou le Douala de sorte qu’il était même difficile de savoir qu’ils sont Bamileke.

La raison principale est que pendant l’administration coloniale, la France a présenté les bamileke comme les ennemis de la paix et de la stabilité du pays. Les autres tribus étaient bombardées en longueur de temps avec des messages de haine anti bamileke. On leur demandait de ne pas collaborer avec eux. Et cela a continué jusqu’à ce jour. Moi quand je partais fréquenter à Bafoussam, mes oncles et mes tantes m’avaient demandé de me méfier des Bamilekes, qu’ils mangent les cadavres de leur frères décédés et qu’ils conservent leurs crânes dans leurs chambres et qu’ils font le culte des crânes  avec.

Certains Bamilekes pour essayer de s’intégrer, ont dû changer même leurs noms ou alors avoir des enfants avec des filles Beti ou Sawa pour espérer se faire accepter.

Et c’est encore le cas aujourd’hui. Le Bamileke a encore peur de se faire rejeter,  il a peur d’être un paria comme ses ancêtres l’ont été. C’est la raison pour laquelle beaucoup font tout pour montrer qu’ils des Bamilekes fréquentables. Certains sont fiers de dire qu’ils ne sont jamais allé dans leur village. Certains refusent même de sortir avec une fille Bamileke de peur qu’on dise qu’ils épousent uniquement leurs soeurs et qu’ils sont tribalistes. Or quand les Nordistes épousent rien que leurs soeurs c’est pas le même discours.

Tout ce matraquage psychologique les poursuit même dans la politique. Vous voyez des Bamilekes qui soutiennent Maurice Kamto dans leur coeur, mais devant les Beti, ils vont le critiquer et même rigoler quand on insulte même leur tribu. Vous les verrez souvent dire que je suis Bamileke mais je trouve moi aussi que mes frères exagèrent. Certains sont dans la police et l’armée et ils voient comment on arrête leurs frères et on torture devant eux et ils ne disent rien.

Ils veulent donc tous devenir des « bons Bamilekes. » Car même à la maison leurs parents leur disent que ooo éviter les problèmes, vous même vous savez que vous n’êtes pas chez vous ici. Surtout les parents Bamilekes qui vivent avec leurs enfants dans l’état fédéral du Sud de la haute autochtonie.

Voilà donc comment les parents Bamilekes qui ont vécu les atrocités du maquis, ont transmis leurs traumatismes à leurs enfants. Il ya donc très peu de Bamilekes de la nouvelle génération qui osent s’affirmer devant les autres tribus. Ce ne sont pour la plupart que ceux qui sont dans la diaspora qui sont décomplexés, qui essaient de donner du courage et la force à ceux qui sont au pays afin qu’ils guérissent de ce traumatisme et comprennent qu’ils n’ont de leçon à recevoir de personne en matière de fierté et d’identité tribale.

NB : Les opinions exprimées dans cet article sont celles de l’auteur et ne reflètent pas nécessairement la position éditoriale de 237actu.com

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