L’ancien patron de la FIFA a essayé d’écarter du pouvoir le président du Burundi sur demande du Département des affaires étrangères.
L’affaire est révélée dans un livre qui sort aujourd’hui. Dans «Sepp Blatter – Mission & Passion Football», dont le «Blick» s’est procuré des bonnes feuilles, l’ancien président de la FIFA Sepp Blatter a été mandaté l’an passé par le Département des affaires étrangères pour piéger le tyran du Burundi, Pierre Nkurunziza.
Sepp Blatter devait aider à écarter le despote du pouvoir, fou de football. Pour cela, il devait l’attirer en lui offrant un emploi pour la FIFA comme ambassadeur du foot dans le monde, selon le Valaisan qui a agi au nom du Département fédéral des affaires étrangères (DFAE). Le DFAE confirme cette mission particulière qui n’a finalement pas abouti.
Le livre de Blatter met au grand jour les méthodes particulières de la diplomatie suisse. La Suisse est intervenu dans les affaires d’un état étranger. Membre de la commission de l’ONU sur le Burundi, la Suisse a cherché à régler en douceur un problème. Le secrétaire d’Etat Yves Rossier explique qu’il a demandé à l’ex-boss de la FIFA d’intervenir pour que le président du Burundi ne se porte pas candidat pour un troisième mandat, ce qui est contraire à la constitution de son pays. Un pays déchiré.
Que la mission de Blatter soit étalé au grand jour est embarrassant pour le DFAE. La discrétion est primordiale dans la diplomatie. Selon la porte-parole du département, «il n’est pas rare de consulter des non-diplomates, si cela peut contribuer à la solution d’un problème en raison de leur expérience et des relations».
© Philippe Messeiller, lematin.ch
