A 91 ans, l’archevêque émérite de Douala peut se dire qu’il a fait son temps, et ne pense plus qu’aux générations futures.
Le Cardinal Tumi a aujourd’hui un seul rêve : voir les régions anglophones retrouver la stabilité. Dans son livre intitulé « Ma nuit en captivité », le vieux prélat soutient fermement qu'un cessez-le-feu bien respecté par les militaires et les séparatistes dans les régions du Nord-Ouest et du Sud-ouest du Cameroun sera un bon début pour le processus d’une paix durable.
L’homme de Dieu pense aussi à la transition au sommet de l’Etat, et semble laisser prospérer l’idée selon laquelle les militaires doivent prendre les commandes des institutions républicaines. « (…) L’armée qui est connue pour imposer l'ordre et la discipline, devrait sortir des casernes et prendre le pouvoir dans le pays pour une courte période de temps. Après avoir imposé l'ordre et la discipline, elle devrait alors organiser des élections, rendre le pouvoir aux civils et se retirer dans leurs casernes, où ils ont leur place légitime(…) », déclare le religieux natif de Kumbo, Nord-Ouest.
À la page 66 du livre, le cardinal Tumi tente de relativiser sa position « Je n'ai jamais été personnellement favorable à un régime militaire, où que ce soit. Cependant, là où des vies humaines et des biens sont gaspillés, comme c'est le cas dans notre pays, une prise de pouvoir par l'armée pourrait être le moindre des deux maux. Ce conflit dure depuis trop longtemps et cause des dommages incalculables en vies humaines et en biens ».
Enlevé en novembre sur la route qui relie Bamenda à Kumbo, le cardinal Tumi après sa libération avait appelé le président Paul Biya à déclarer une amnistie pour résoudre cette crise qui, selon certaines ONG a fait plus de 3000 morts et a contraint plus 700.000 personnes à fuir leur maision.
