Divergences des universitaires sur la candidature de Maurice Kamto en 2025.
Le débat autour de la possibilité pour Maurice Kamto, président du Mouvement pour la Renaissance du Cameroun (MRC), de se porter candidat à l’élection présidentielle d’octobre 2025 suscite des réactions contrastées dans les rangs des universitaires et spécialistes du droit. D’un côté, le Pr Jean Calvin Aba’a Oyono, expert en droit public, se montre optimiste quant aux chances de Maurice Kamto de s’engager dans cette course, tandis que son collègue, le Pr Mathias Eric Owona Nguini, exprime de vives réserves sur la légitimité d’une telle candidature.
La réalité du droit électoral camerounais appelle à des nuances. Le code électoral stipule deux types de candidatures : celle d’un candidat ayant reçu une investiture d’un parti politique détenant au moins un élu, et celle d’une candidature indépendante nécessitant la collecte de 300 signatures d’élus et de chefs traditionnels de premier degré. Le Pr Aba’a Oyono se base sur l’article 15 de la Constitution qui, selon lui, stipule que « tout mandat impératif est nul », ce qui signifie qu’un élu n’est pas seulement l’élu d’un parti, mais de la population tout entière.
Pour le Pr Owona Nguini, l’article 15-3 de la Constitution, dont se réclame Aba’a Oyono, ne s’applique qu’au mandat des députés au sein de l’Assemblée nationale. L’expert en science politique argue que les conditions d’éligibilité à la présidentielle, strictement définies par une loi, rendent cette argumentation caduque. Le vice-recteur de l’Université de Yaoundé II insiste sur le fait que la situation actuelle du MRC ne lui permet pas de se porter candidat aux élections à venir.
Il est clair que seul le Conseil constitutionnel pourra trancher sur la légitimité de la candidature de Maurice Kamto. Dans sa déclaration publiée ce 19 mars 2025, Maurice Kamto appelle ses militants et sympathisants à se tenir prêts à riposter face à la menace d’un rejet de sa candidature pour l’élection présidentielle de 2025