Un témoin affirme que Danwe voulait « corriger » le journaliste.
L’audience du tribunal militaire consacrée à l’assassinat du journaliste Martinez Zogo a pris un nouveau tournant ce lundi, avec le témoignage du sous-lieutenant Legrand Gastien Ngamby Kwimang. Commandant de la brigade de la poste centrale au moment des faits, il a révélé que le lieutenant-colonel Justin Danwe, ex-directeur des opérations de la DGRE, lui avait demandé de « donner une correction » au journaliste disparu en janvier 2023.
Des instructions venues d’en haut
Selon le témoin, Danwe l’a approché fin décembre 2022 dans son bureau, expliquant vouloir « donner une bonne leçon » à Martinez Zogo, présenté comme celui qui critiquait son chef. Par la suite, des échanges se seraient poursuivis via WhatsApp. Le 3 janvier, Danwe insistait sur une « discrétion absolue » en donnant des indications sur la résidence présumée de la cible à Tsinga village.
Le 17 janvier, veille de la disparition du journaliste, Danwe aurait pressé son interlocuteur d’« effacer tous les messages », affirmant que la police avait repris l’affaire.
La disparition et l’enquête
Martinez Zogo est porté disparu le 18 janvier, avant que son corps mutilé ne soit retrouvé quelques jours plus tard dans la périphérie de Yaoundé. Informé, Legrand Ngamby dit avoir alors alerté son supérieur hiérarchique, le lieutenant-colonel Parfait Arnaud Ayissi Nanga, chef du groupement de gendarmerie de Yaoundé. Le 25 janvier, Justin Danwe aurait repris contact pour s’enquérir de l’avancée de la commission mixte police-gendarmerie mise sur pied par le chef de l’État.