L’appel de Maurice Kamto invitant les candidats de l’opposition à se rallier derrière des personnalités « expérimentées » comme Bello Bouba Maïgari ou Issa Tchiroma Bakary continue de susciter de vives réactions.
Maurice Kamto de la course présidentielle a appelé les candidats jeunes à se rallier aux « expérimentés ». Seulement, le PCRN de Cabral Libii et le SDF de Joshua Osih dénoncent une « trahison de l’idéal de changement » et un retour aux figures associées au régime en place.
Pour Serge Olama, secrétaire national à la jeunesse du PCRN, l’ancien ministre Maurice Kamto ne peut incarner le renouveau s’il appelle à soutenir d’autres ex-collaborateurs de Paul Biya.
«Kamto n’a jamais œuvré pour le changement, mais pour le remplacement », affirme-t-il, rappelant que l’expérience invoquée par Kamto est celle qui a « conduit le pays à ses souffrances actuelles ».
Anne Féconde Noah, vice-présidente du PCRN, va plus loin en accusant certains opposants de « combattre la jeunesse » au même titre que le pouvoir, afin de maintenir le statu quo politique.
Le SDF dénonce un « narratif réducteur »
Me Achille Leudjo, avocat et cadre du SDF, critique également la démarche de Maurice Kamto. Selon lui, présenter comme figures de coalition ceux qui ont « aidé Paul Biya à mettre le pays à genoux » est un contresens politique.
« Pour Kamto, il faudrait avoir été ministre de Biya pour être un opposant sérieux. C’est inacceptable », dénonce-t-il.
Lancé le 17 septembre, l’appel de Maurice Kamto visait à créer une dynamique unitaire autour d’un candidat consensuel face au RDPC. Mais les réactions du PCRN et du SDF révèlent davantage la profondeur des fractures internes que la possibilité d’une union.
À moins de 3 semaines du scrutin du 12 octobre, l’opposition apparaît éparpillée, donnant au parti au pouvoir un avantage stratégique. Pour plusieurs analystes, seule une coalition élargie pourrait réellement peser face au président sortant Paul Biya, 92 ans, et à sa machine électorale bien rodée.