Maitre Alice Nkom s’adresse à la jeunesse camerounaise pour dénoncer les abus de pouvoir et le mépris de la légalité dont elle a été victime suite à une plainte du préfet. L’avocate appelle tous les citoyens à se rassembler pour lutter ensemble contre l’injustice et construire un Cameroun où la loi protège et non opprime.
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⚠️Mes chers enfants, mes chers amis, mes chers compagnons de la renaissance,
⚠️Hier, j’ai été convoquée par la police judiciaire, suite à une plainte déposée par le préfet. On m’accuse de “bris de scellés” et de “rébellion.” Selon eux, cette dernière accusation repose sur mon absence à deux convocations. Mais au-delà des mots et des accusations, je veux aujourd’hui partager avec vous la vérité. Car cette affaire n’est pas seulement une attaque contre moi. Elle est une illustration de ce que nous devons combattre ensemble : l’abus de pouvoir et le mépris de la légalité.
⚠️Oui, j’ai retiré ces scellés. Et je le dis sans détour. Mais ce geste, loin d’être une rébellion, était un acte en faveur de la justice. Ces scellés, mes amis, n’avaient aucune base légale. Ils n’avaient pas été apposés dans le cadre d’une procédure judiciaire. Et pourquoi ? Parce que dans un État de droit, seule la justice – et non l’administration – a le pouvoir de poser des scellés.
⚠️Le rôle de la préfecture, mes chers compagnons, est limité par la loi. La préfecture veille à la conformité des associations, rien de plus. Même lorsqu’une association est contestée ou suspendue, seule une décision de justice peut justifier des actions telles que la pose de scellés. Mais dans ce cas précis, il n’y avait aucune décision judiciaire, aucune procédure légitime. Ce n’était rien d’autre qu’un abus d’autorité.
⚠️Alors, quand j’ai coupé ces scellés, je ne l’ai pas fait par défiance. Je l’ai fait parce que la loi doit être respectée par tous, y compris par ceux qui détiennent le pouvoir. Ce que j’ai fait n’était pas une rébellion. C’était un appel à la justice.
⚠️Mes chers amis, ce moment est difficile, je le sais. Mais il est aussi révélateur. Il révèle le chemin qu’il nous reste à parcourir pour construire un Cameroun où les lois protègent, plutôt qu’elles n’oppriment. Un Cameroun où la justice n’est pas utilisée comme un instrument de peur, mais comme une arme d’équité et de paix.
Et voici pourquoi je vous parle aujourd’hui. Pas pour demander de la pitié. Pas pour céder à la colère. Mais pour vous appeler à rester debout. Car ce combat est plus grand que moi. Il est à nous toutes et tous. Chaque enfant, chaque parent, chaque citoyen qui croit qu’un jour, le Cameroun pourra être un pays où personne n’est au-dessus de la loi.
Alors oui, cette convocation d’hier, ces accusations portées contre moi, elles sont un rappel que notre travail n’est pas terminé. Mais elles sont aussi un rappel de la force que nous avons lorsque nous nous tenons ensemble. Lorsque nous disons non à l’injustice. Lorsque nous insistons sur le respect de la vérité.
Mes amis, ce combat ne sera pas facile. Mais rien de grand n’a jamais été accompli sans courage. Alors, je vous demande de rester à mes côtés. Pas seulement pour moi, mais pour notre avenir. Pour le Cameroun que nous voulons léguer à nos enfants.
Nous avons du travail. Mais ensemble, unis par notre foi dans la justice et notre espoir en un avenir meilleur, je sais que nous pouvons y arriver.
Avec tout mon cœur et toute ma détermination,