Dr Aristide Mono : “Qu’ils viennent me torturer, je ne fuirai pas”

Le Dr Aristide Mono affirme être la ciblé par des ordres d’enlèvement et même de torture, mais dément vouloir fuir ou s’exiler et affirme rester au Cameroun par conviction.

Le consultant d’Equinoxe TV  revendique son droit de dénoncer les fraudes et d’appeler au changement social, se disant prêt à « endurer le pire » pour la justice et la dignité de son peuple.

Pour mes convictions, je suis prêt à endurer le pire !

Par Aristide Mono

Mercredi, l’ordre a été donné de m’enlever. Jeudi soir, cet ordre a été annulé. Samedi, un autre ordre a été donné, cette fois-ci avec une instruction ferme de me TORTURER.

J’ai déjà communiqué, à certains de leurs amis diplomates (Ambassadeurs et OIG) le nom du donneur de cet ordre et ceux de certains membres de la sinistre mission (nous avons aussi des gens dans le système qui nous admirent et nous renseignent).

Mais, retenez ceci : Je ne vais jamais vous fuir. Je ne vais pas m’exiler parce que je ne me reproche de rien.

J’ai le droit le plus absolu de supporter ardemment un candidat à une élection. J’ai le droit le plus absolu de dénoncer les fraudes massives. J’ai le droit, en tant que quelqu’un qui a une thèse de doctorat sur la sociologie des crises, de dire à mon gouvernement qu’une de ses options est suicidaire. J’ai le droit d’alerter.

Donc, certains ont le droit de supporter le candidat sortant, de se déployer à fond pour défendre sa victoire, annoncer même sa victoire, organiser des marches pour soutenir sa victoire, d’autres n’ont pas le droit de faire autant pour celui qu’ils défendent.

Je ne vais pas m’exiler, je ne vais jamais m’exiler.

Si mes souffrances physiques ou ma mort peuvent assouvir vos fantasmes, alors venez me torturer, venez me tuer quand vous voulez et sentez-vous à l’aise.

 Mais que ceux qui participeront à cette opération, policiers, gendarmes, commanditaires, ministres, sachent que leurs enfants, de génération en génération, goûteront aux mêmes atrocités. Tôt ou tard.

À ceux qui soutiennent la répression actuelle et se moquent de nous autres, victimes de cette méchanceté : vous avez également des enfants. 2025 n’est pas la fin du monde, le Cameroun continuera d’exister. Chacun individuellement, dans sa petite famille nucléaire, subira pire que ce que le régime nous fait subir aujourd’hui. Je ne serai plus certainement de ce monde, mais vous vous souviendrez de ce message, chaque fois qu’un malheur bizarre vous frappera.

Je ne suis pas un politicien, c’est-à-dire que je ne recherche pas le pouvoir ni ses privilèges. Comme je l’ai toujours, vous n’aurez jamais ma candidature à une quelconque élection au Cameroun. Je suis défenseur de la justice sociale. Un acteur de la société civile qui soutient le changement quel que soit le leader ou le parti. Voilà le sens de ma lutte. Les autres ne sont pas venus sur terre vous accompagner. Vos enfants ont toutes les facilités du monde. Les nôtres, même à l’âge de 40 ans, 45 ans, avec tous les diplômes, les doctorats, doivent se débrouiller dans les chantiers, la sauvette ou les travaux champêtres. Pire, vous nous demandez de vous applaudir, de ne pas dénoncer, de ne pas nous battre pour avoir aussi droit à ce qui nous revient de droit. Plus de quatre décennies d’injustice sociale, nous, on doit seulement fermer la bouche.

Personnellement, j’ai des facilités (diplomatiques et financières) de quitter ce pays à tout moment, mais comme j’avais dit aux émissaires de l’ambassadeur des États-Unis en septembre 2024, je ne vais jamais quitter le pays à cause de mes convictions. Alors, j’attends calmement la mise en exécution de l’instruction de samedi qui demande mon enlèvement avec une insistance sur la TORTURE. Seulement, que les éléments que vous allez envoyer et vous-mêmes ne connaissiez pas les mêmes malheurs au centuple.

Ricannez bien, mais un jour, je ne serai plus de ce monde, vous vous souviendrez individuellement de ce message. J’insiste, vous avez des enfants et le Cameroun ne va pas s’arrêter en 2025.

A vous chers en-bas d’en-bas engagés dans la même lutte que moi, Courage!  Le bébé finira par naître un jour. Si vous êtes convaincus que vous luttez pour avoir aussi droit à quelque chose qui vous revient de droit dans ce pays, NOTRE PAYS, si vous êtes convaincus que vous ne luttez pas pour Tchiroma, mais pour un Cameroun qui peut permettre à chacun de s’en sortir à son petit niveau, sans injustice, sans brimade de ceux qui sont déjà en haut, sans frustration, alors défendez vos droits.

LUTTEZ!

 Luttez pour vos droits. Personne ne fera cela à votre place.

Je me suis investi dans la campagne d’Issa Tchiroma, sans son avis, même pas une moindre concertation, encore moins son soutien financier et logistique. Je l’ai fait parce que j’ai toujours pensé que le changement est une affaire de nous tous qui subissons les injustices de ce régime. Qu’est-ce qui peut, par exemple, expliquer le fait que jusqu’à ce jour, quelqu’un comme moi, 42 ans déjà, ne soit pas, même un fonctionnaire quelque part avec tout un doctorat en sciences politiques et avec toutes ces expériences que j’accumule en matière de recherches ? Ma mère a-t-elle alors investi sur un chômeur à vie ? Voilà pourquoi je suis prêt à tout perdre pour le changement.

Bref, j’attends sereinement mon arrestation et la torture qui figure dans l’instruction. Des jeunes frères de la sécurité m’ont demandé d’éteindre mes téléphones pour désactiver la localisation. Mais je ne vais rien éteindre.

 J’attends sereinement la mise en exécution de leur instruction ferme qui exige mon enlèvement avec TORTURES. 

A ceux qui tiennent à moi, ne demandez pas ma libération, JAMAIS ! Priez juste davantage afin que la loi du karma frappe durement ceux qui participeront à cette sale besogne. Demandez juste aux ancêtres de les punir atrocement ainsi que leurs descendants.

Restons en prière !

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