Le 22 février dernier, lors de sa conversation avec l’activiste politique camerounais Abdoulaye Thiam (alias Calibri Calibro) qui l’interpellait au sujet des violences et violations graves des droits humains au Cameroun, le président français Emmanuel Macron avait conseillé à son interlocuteur de lui communiquer les noms des prisonniers politiques actuellement derrière les barreaux du président Biya.
Manifestement, Calibri Calibro n’aurait pas perdu du temps. Et les cas de ces personnes privées de liberté, très souvent gravement torturées, parfois empoisonnées dans les geôles du régime ont été portés à la connaissance du président français. Des sources parlent d’environ 200 personnes encore embastillées.
A l’instar de Rosange DJIMENI (elle avait battu campagne pour le boycott des élections du 9 février, ce que le régime, au nom d’une loi non écrite considère comme un crime), Mamadou MOTA, 1er vice-président du parti Mouvement pour la renaissance du Cameroun, (il avait marché le 1er juin 2019 pour demander la libération de Maurice Kamto et des centaines d’autres prisonniers politiques ; pis encore, alors qu’il est détenu depuis plus d’un mois, il intervient, à la demande de l’administration de la prison, pour appeler au calme des prisonniers de la crise anglophone qui se révoltaient contre leur ration alimentaire insultante, indigne même des animaux domestiques.
C’était un piège tendu à ce fils de l’Extreme-Nord du Cameroun dont le choix politique met à mal une certaine propagande voulant que les ressortissants de cette région soient pro-Biya ou des partis qui lui sont alliés, et cela lui vaut une peine de deux ans de prison), Serge Branco Nana, Ayuk Tabe, Wielfried Siewe (arrêté pour avoir eu en sa possession, au mauvais endroit et au mauvais moment, un essai de philosophie politique “L’urgence de la pensée : réflexions sur une précondition du développement en Afrique” écrit (malheureusement ?) par… Maurice Kamto !!!), Mancho BBC, Ajouatsa Idric, Kouam Alexis