Les conducteurs de motos ou chauffeurs de taxi de la capitale politique Yaoundé du Cameroun se servent de plus en plus de cette partie de leur corps pour changer de direction sur la voie publique.
On assiste à des scènes surréalistes sur la voie publique depuis des mois. Des véhicules et des motos s’engagent sur des axes routiers sans phares et sans clignotants. Ce sont pourtant des éléments importants pour assurer la sécurité, faciliter la communication entre les autres automobilistes et les usagers en journée comme dans la nuit. Pour changer de direction, conducteurs de motos et de taxis utilisent leurs mains pour renseigner ceux qui viennent en face ou derrière sur la direction qu’ils vont prendre. Ce phénomène est en constante hausse dans la ville de Yaoundé, le siège des institutions.
Ces engins gambadent au quotidien dans les artères de la capitale en toute aisance ; parfois au vu et au su des agents chargés de les mettre en quarantaine. Certains tentent de l’expliquer malgré son caractère répréhensible. « J’ai changé mon pot de phare et les clignotants de ma voiture il y a deux jours. C’est un taxi qui m’avait broyé ça la semaine derrière. Je n’avais pas l’argent pour trouver les bonnes pièces. Je devais continuer à travailler. J’étais donc contraint de rouler avec en attendant compléter l’argent », souligne Ernest Mbarga. Pour Souley Oumarou : « Le problème c’est l’imprudence de nos collègues sur la route. Un taximan conduit sans respecter les règles. Dans de telles conditions, les pot de phare sont à la merci des collisions au quotidien ».
Le manque de clignotant est classé parmi les infractions routières de seconde catégorie. Selon un moniteur contacté, la sanction s’élève à 3600 Fcfa. Mais, le ministère des Transports ne devrait plus être complaisant sur l’état des véhicules dans nos grandes métropoles. « C’est tout de même curieux de voir l’état des taxis à Yaoundé. Vous parlez de clignotant. D’autres n’ont même pas de rétroviseur. C’est inquiétant. Le ministère des Transports doit faire son travail et sévir sur le terrain. Les chauffeurs sortent la tête et les mains pour changer de direction au risque des vies des usagers. On est où là », tonne Franck Nana, enseignant.
Le Jour