Le Cameroun célèbre ce 20 mai 2021, la 49e édition de la fête de l’unité dans un contexte sécuritaire tendu.
L’unité nationale rendue possible grâce au referendum du 20 mai 1972 semble voler en éclat. Anglophones et francophones se déchirent. Nordistes et sudistes se livrent une bataille sans merci pour la succession du président Paul Biya 88 ans dont 38 au pouvoir.
La fête de l’unité toujours célébrée avec faste et couleur sera pour la deuxième fois silencieuse dans un contexte de pandémie.
Célébration silencieuse
En raison de la pandémie du covid-19, les cérémonies officielles prévues à l’occasion de la Fête Nationale, édition 2021 sont annulées.
« En raison de la pandémie de covid-19, le président de la République Son Excellence Paul Biya a décidé de l’annulation des cérémonies officielles de la fête nationale édition 2021 », a écrit le secrétaire général de la présidence camerounaise.
Au ministère de la Défense, l’on indique que les militaires vont se limiter dans les casernes aux cérémonies de levée du drapeau sur toute l’étendue du territoire national.
Les soldats sont invités à chanter le refrain de l’hymne national dans le strict respect des mesures barrières.
Fracture sociale
La fête de l’unité nationale célébrée chaque 20 mai, a été officialisée au Cameroun à l’issue du referendum du 20 mai 1972.
Le Cameroun anglophone et son pendant francophone avaient opté pour un Etat unitaire.
49 ans plus tard le pays apparait plus divisé.
Dans les deux régions majoritairement peuplées de camerounais d’expression anglaise et qui représentent 20% de la population, la crise anglophone sévit depuis fin octobre 2016.
Les séparatistes réclament l’indépendance de la partie anglophone. Ils ont créé l’Etat imaginaire d’Ambazonie dont l’indépendance est célébrée chaque 1er octobre, date de naissance de la république fédérale du Cameroun issue de la fusion entre le Cameroun français et la partie sud du Cameroun sous administration britannique.
Les séparatistes dénoncent une unité factice face à un pouvoir majoritairement francophone et vorace. Et, une mauvaise répartition des richesses nationales.
La crise anglophone a débouché sur un conflit particulièrement meurtrier. Selon l’Onu le conflit dans les deux régions a fait plus de 3000 morts et quelque 700 mille déplacés internes.
La fracture sociale n’oppose pas que les anglophones et les francophones.
Un autre front politique semble ouvert avec la perspective de l’alternance au pouvoir. Sur fond de clivages régionalistes, l’élite politique se livre une bataille sans merci pour la succession de Paul Biya.
Koaci