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Cameroun : résurgence des tensions politico-ethniques, exacerbées par la rivalité Maurice Kamto-Paul Biya

La dernière élection présidentielle au Cameroun a vu la résurgence du discours ethnique et le regain du tribalisme dans l'opinion. Sur les réseaux sociaux comme dans les médias, les dérives langagières se multiplient et fragilise considérablement le vivre ensemble.

Dans un article publié sur son site internet ce 3 décembre, Jeune Afrique évoque un « vivre-ensemble » mis à rude épreuve

Lisons

Les tensions politico-ethniques, exacerbées par la rivalité entre le camp de l’opposant Maurice Kamto et celui du président Paul Biya, prennent une dangereuse tournure. Le « vivre-ensemble » camerounais n’est toutefois pas condamné à l’oubli.

L’assignation à résidence depuis septembre du principal leader de l’opposition, Maurice Kamto, et l’arrestation de plusieurs responsables de son parti ces dernières semaines, ont rappelé à tous, si besoin en était, les tensions politiques qui émaillent la vie politique camerounaise. Or, ces dernières ont pris une dangereuse tournure depuis l’élection présidentielle contestée de 2018 et se doublent désormais de plus en plus d’invectives à caractère ethnique articulées autour de la rivalité entre le camp Maurice Kamto, un Bamiléké, et celui du chef de l’État Paul Biya, un Bulu bénéficiant également du soutien de nombreux Beti.

Dans un pays qui se targue de la relative harmonie dans laquelle cohabitent les quelque 250 groupes ethniques le composant, le phénomène est particulièrement inquiétant, alors que la stabilité du Cameroun est déjà mise à mal par un conflit dans les régions anglophones et une insurrection islamique dans le nord du pays.

Une intensification des ces tensions politico-ethniques pourrait par ailleurs s’avérer dangereuse du fait que pouvoir et opposition se positionnent progressivement dans l’espoir d’un retrait éventuel de Paul Biya, âgé de 87 ans et au pouvoir depuis 1982.

Le « vivre-ensemble » camerounais qui structure les relations entre les communautés ethniques et culturelles du pays n’est cependant pas condamné à l’oubli.

L’entame d’un vrai dialogue entre pouvoir et opposition sur les règles du jeu électoral, l’adoption de nouvelles lois sur la discrimination ethnique, l’application des quotas régionaux au sein des institutions peuvent tous aider à réduire les risques de délitement du tissu multi-ethnique camerounais. Les sociétés gérant les réseaux sociaux, où l’essentiel de la haine ethnique est actuellement déversée, devraient de leur côté mettre en place de meilleurs garde-fous. Un fossé grandissant

Les tensions actuelles trouvent leur origine dans le conflit entre le parti au pouvoir, le Rassemblement démocratique du peuple camerounais (RDPC), qui cherche à monopoliser le pouvoir afin de garder la main sur l’éventuelle transition post-Biya, et les autres prétendants au poste, dont Maurice Kamto.

La controverse autour de l’élection de 2018, que beaucoup d’observateurs estiment entachée d’irrégularités et dont l’opposition continue de contester le résultat, ont creusé le fossé grandissant entre pouvoir et opposition.

Depuis, le Mouvement pour la renaissance du Cameroun (MRC) fustige l’absence de réformes électorales, a boycotté les législatives et municipales de février 2020 et annoncé qu’il boycottera les régionales du 6 décembre, conteste la gestion de la crise de Covid-19 et du conflit anglophone qui ne cesse d’empirer, et réclame le départ du président Biya.