Le journaliste et lanceur d'alerte Boris Bertolt pose dix questions clés autour de l'assassinat de Martinez Zogo, un journaliste enlevé puis assassiné. IBoris Bertolt s’interroge notamment sur la localisation du corps pendant les cinq jours de disparition, sur l'identité de la personne ayant déposé le corps à Ebogo II, près de la maison du beau-père de Jean Pierre Amougou Belinga. L’activiste évoque également des interrogations sur la falsification de la torture à l'immeuble Ekang, sur les noms du commando découverts par Ferdinand Ngoh Ngoh peu de temps après le début de l'enquête, sur la coupure d'internet sur les téléphones du commando, et sur la disparition d'un des deux téléphones de Martinez Zogo. Il questionne également les échanges téléphoniques entre Martin Savom et Justin Danwe, ainsi que la réaction paniquée de Martin Stephane Savon après sa première audition. Ces questions soulèvent de possibles complicités ou dissimulations dans cette affaire.
AFFAIRE MARTINEZ ZOGO : DEVOIR A RENDRE JEUDI : 10 QUESTIONS AUTOUR DE L’ASSASSINAT DU JOURNALISTE.
Dans une enquête chers amis, il y a d’abord et toujours des questions. Elles sont parfois plus importantes que les réponses. Pour comprendre l’affaire Martinez Zogo 10 premières questions auxquelles vous devez travailler à apporter des réponses. Car elles sont clés pour vous permettre de comprendre l’affaire.
1) Martinez Zogo a été enlevé le 17 janvier 2023. Son corps a été retrouvé le 22 janvier 2023. Soit cinq jours après. Où était le corps de Martinez Zogo pendant ces 5 jours ?
2) Les médecins légistes ont indiqué que là où le corps de Martinez Zogo a été retrouvé, C’est-à-dire à Ebogo II, il s’agissait d’une « seconde scène du crime ». C’est-à-dire le corps a seulement été déposé à cet endroit. Or les membres du commando ont tous indiqué pendant l’enquête et la reconstitution qu’ils n’ont pas laissé le corps de Zogo où il a été découvert. Qui a donc déposé le corps de Martinez Zogo à Ebogo II ?
3) Là où le corps de Martinez Zogo a été retrouvé c’est à quelques mètres de la maison du colonel Etoundi Nsoe, beau-père de Jean Pierre Amougou Belinga. Arrêté puis relâché purement et simplement. Qui avait intérêt à faire arrêter Etoundi Nsoe dans une affaire où il ne connaissait rien ?
4) Martinez Zogo n’a jamais été torturé à l’immeuble Ekang. Tous les procès-verbaux du groupe des six membres du commando l’ayant enlevé et torturé l’attestent. La reconstitution comme l’indique le rapport au tribunal militaire s’est déroulé sur la route de SOA et non à l’immeuble Ekang. Qui avait intérêt à fabriquer un mensonge autour de l’immeuble Ekang ?
5) Après la découverte du corps de Martinez Zogo le 22 janvier 2023, le procureur de Mfou ouvre une enquête. Alors que l’enquête commence, le 26 janvier 2023, soit seulement 4 jours après Ferdinand Ngoh Ngoh demande au SED d’arrêter Justin Danwe. Le lendemain il donne les noms de tout le commando. Rappelons qu’il s’agit de professionnels. Qui lui a donné l’intégralité des noms du commando au SGPR alors qu’aucune autre enquête à l’exception du procureur de Mfou était en cours ?
6) Pendant l’enquête, les membres du commando confient qu’au cours de l’opération, ils ont tous perdu la connexion internet sur leurs téléphones et que cela n’était jamais arrivé depuis qu’ils sont dans les services de renseignements. Qui a ordonné la coupure d’internet sur les téléphones des membres du commando ?
7) Pourquoi est-ce les enquêteurs de la commission mixte mise sur pieds par Paul Biya ont été instruits de ne pas convoquer pour audition les directeurs régionaux de MTN, ORANGE et CAMTEL pour savoir pourquoi la connexion a été coupée sur les téléphones des membres du commando entre 21h et 23h ?
Martinez Zogo avait deux téléphones. Mais lorsque le dossier est transmis au tribunal militaire, le juge d’instruction découvre que le dossier ne contient aucun téléphone. Pourtant il est indiqué que deux téléphone sont transmis. Et lorsqu’il demande les téléphones il lui sera remis un seul téléphone. Où est passé le deuxième téléphone de Martinez Zogo ?
9) Entre le 3 janvier et le 22 janvier 2023, Martin Savom et Justin Danwe ont échangé 26 coups de fil. Et plus précisément entre le 17 janvier jour de l’enlèvement et le 22 janvier 2023, ils ont échangé six fois. Qu’est –ce qu’un maire d’un village du fin fond du Cameroun et un directeur des opérations de l’agence de renseignement la plus puissante du Cameroun peuvent avoir à traiter ensembles au point de communiquer autant ?
10) Quand Martin Stephane Savon sort de la première audition chez Sikati, lui-même dit dans l’enregistrement que j’ai en ma possession qu’il a appelé Ferdinand Ngoh Ngoh directement ; Le ministre de la Défense, Beti Assomo pour lui demander de menacer Sikati ; Qu’il va écrire et voir Chantal Biya ( Il a écrit au chef de l’Etat). S’il n’avait rien à voir pourquoi tant de panique alors même que l’on ne lui avait encore rien dit ? Ne dit-on pas souvent que c’est le cœur du bandit qui bat.
