Le gouvernement camerounais a entrepris une vaste opération de vérification des loyers administratifs qui a permis d’identifier plus de 2 000 personnes indûment logées et des centaines de contrats fictifs. Plus de 2 000 faux locataires identifiés
Sous l’impulsion du ministère des Finances, une mission d’audit lancée en 2020 a mis en lumière des dysfonctionnements majeurs dans la gestion des baux administratifs. Ces investigations ont révélé un réseau d’irrégularités coûteuses, notamment des loyers versés pour des bâtiments en ruine, des immeubles inexistants, et même des cas où des individus, sans lien avec l’administration, occupent des logements financés par les deniers publics. Cette initiative, conduite en collaboration avec les ministères de la Défense, des Domaines, et la Société Immobilière du Cameroun (SIC), a permis à l’État d’identifier plus de 2 000 faux locataires et d’enregistrer une économie annuelle de près de 4 milliards de francs CFA.
Les détails de l’enquête sont accablants. Dans le cadre d’un entretien accordé à Défis actuels Magazine dans son édition en kiosque, le ministre des Finances, Louis Paul Motze révèle que des millions de FCFA ont été dépensés chaque année pour des immeubles délabrés, parfois même désertés, ou encore pour des bâtiments dont aucun contrat de bail ne peut être retrouvé. Plus surprenant encore, la mission interministérielle a recensé 2 141 individus logés aux frais de l’État sans appartenance à la fonction publique, parmi lesquels des retraités.
Au-delà des faux locataires, les contrôles ont également mis en évidence 170 contrats de bail fictifs, certains en vigueur depuis des années. Ces contrats, dont la régularité est plus que douteuse, ont déjà coûté près de 206 milliards de francs CFA à l’État. De nombreux immeubles concernés ne sont pas occupés par des agents publics, voire n’existent tout simplement pas. À cela s’ajoutent 774 cas de contrats irréguliers, où l’occupation n’est pas effective ou bien où les bâtiments loués sont dans un état de délabrement avancé, rendant leur utilisation impossible. Ces contrats contribuent à un manque à gagner annuel de 2,411 milliards de francs CFA.
Ref: Défis Actuels