« Nous refusons de rallonger la liste des morts »

Dans une interminable communication, le secrétaire à la Communication du Parti camerounais pour la réconciliation nationale (PCRN) invalide avec la dernière énergie les violences postélectorales et donne la position du président de son parti.

« NOUS NOUS INCLINONS SUR LA MÉMOIRE DES MORTS, ET NOUS REFUSONS DE RALLONGER LA LISTE.

Ahurissante !

Il n’y a pas de mots, pas de qualificatifs pour s’indigner de la situation que le Cameroun traverse en ce moment.
Une fois encore, une fois de plus, une fois de trop, la proactivité n’a pas été au rendez-vous, et bonjour les dégâts.

Que c’est désolant !

Et au lieu que l’on cherche des solutions à la fois urgentes et pérennes, il s’en trouve qui cherchent – désespérément – des coupables.
Et comme par enchantement, des illuminés, que dire, des zouaves, j’allais dire des écervelés, ont tôt fait de scléroser leurs esprits de moineaux pour déposer à l’échafaud mon leader, le très estimé, respecté et avant-gardiste Président Cabral Libii.

Ma foi, je le savais jusque-là doté d’un caractère imperturbable, mais ce que j’ignorais, c’est qu’il a du cran, énormément de caractère, de la hauteur et de la grandeur. Contre vents et marées, il reste debout, droit dans ses bottes, le regard toujours pointé vers l’horizon, qui, qu’on le veuille ou pas, est promoteur. N’en déplaise !

Mais avouons qu’on lui demande trop, un peu trop même.

Il se tait, c’est mauvais, pourquoi ne parle t’il pas ? Ah j’oubliais, l’éternel pion a dealé, c’est pourquoi il a avalé sa langue.
Il s’exprime, c’est plus grave. Il parle pour ne rien dire, ou mieux, il l’ouvre pour justifier les accords mafieux tissés.

Et puis quoi encore ?

Curieusement, les mêmes illusionnistes finissent très souvent par lui donner raison, et reconnaître que c’est lui qui avait finalement vu juste.

La preuve : aujourd’hui plus que jamais, le monde entier s’accorde à reconnaître que la mutualisation des forces et des acteurs politiques, doublée des stratégies communes de surveillance du vote étaient assurément et sans aucun doute la clé de l’élection présidentielle du 12 octobre dernier.

Or les zélés patentés sont restés égaux à eux-mêmes, et ont envoyé le « jeunot » balader.

Comme le petit colibri, il a donc compris qu’il n’avait pas d’autres choix que de faire sa petite part, avec son petit bec, et sa petite communauté de militants et sympathisants dépourvus de la plus petite expérience du monde.

Et pourtant, c’est à lui, le « minable » ramasseur de balles au stade qu’on demande de venir dire si oui ou non la balle a franchi la ligne de buts.
Titre du film : quand le ramasseur de balles supplante le quatuor abitral, la var, le commissaire du match et même la commission d’homologation des matches.

Trop tard : Adjugé.

Flashback : fin 2018. La coupe du Cameroun de la présidentielle vient de s’achever sous fond, – admettons-le – de mauvais arbitrage. Malgré les réserves émises et le grand oral sur médiatisé de la conférence souveraine du contentieux post match de la finale, la fecafoot du scrutin attribue quand-même la coupe à Colombe de Mvomeka.

Pendant que les clubs de tête entrent en grève des stades, non sans ameuter au passage la Caf et la Fifa des élections, nous les petites équipes recommençons les entraînements. Le temps aidant, nous participons aux championnats de vacances et récoltons quelques petits trophées dans la perspective des qualifications pour le tournoi olympique.

Pendant ce temps, les clubs continentaux de l’élite et leurs hooligans nous traitent de tous les noms d’oiseaux.

La suite, tout le monde l’a connait !
7 bonnes années s’écoulent.

2025, équipes et joueurs sont à nouveau convoqués, cette fois-ci, pour le tournoi des vainqueurs. Comme en 2018, plusieurs anciens acteurs sont au rendez-vous, mais aussi des nouveaux. Parmi les nouveaux, les clubs alliés à Colombe. Ces derniers ont évidemment l’avantage des moyens obtenus grâce aux sponsors qu’ils se sont constitués du temps où ils faisaient ami-ami avec l’allié détenteur du trophée, mais aussi, la maîtrise du tracé du stade et surtout la connaissance des méthodes employées pour truquer les matches. Seulement, autrefois préoccupés à défendre mordicus la victoire à l’arraché du champion de toujours, les nouveaux messies oublient l’essentiel : la surveillance du match. Or, l’histoire ne se répète pas, mais elle bégaie.

Résultat des courses : les mêmes causes produisent les mêmes effets.

Aussi curieux que celà soit, les bons diables n’ont pas appris des erreurs de leurs nouveaux alliés du mariage hétérogène et incestueux. Comme jadis, c’est à l’inexpérimenté qu’il est demandé de venir asseoir la victoire de l’expérimenté notoire.

Pourquoi ?
Comment ?
Qui est fou ?
La réponse à cet appel de duperie est NON !
C’est un refus de non recevoir catégorique.

Mesdames et messieurs les donneurs de leçons et maîtres de conscience, c’est pas à nous qu’il faut demander des comptes.

C’est plutôt à ceux qui hier clamaient haut et fort que l’éternel adversaire est invincible. Il ne peut pas l’avoir été face aux autres adversaires pour cesser de l’être du jour au lendemain, comme par enchantement, au seul motif qu’aujourd’hui c’est vous qui l’affrontez. Invincible c’est invincible, il n’y a pas de demi invincible.

Allez aussi demander des comptes à nos savants à la science infuse qui nous ont martelé jadis que les décisions du conseil constitutionnel sont des dogmes, et donc, insuceptibles de recours.

Une sagesse africaine nous enseigne qu’on apprend des aînés. Nous avons donc appris d’eux et appliquons « strictu-sensu » leurs conseils et recommandations.

C’est pourquoi nous refusons de participer à un projet dont nous n’avons pas la moindre connaissance. Lorsqu’on veut rallier à sa cause un allié, le minimum syndical c’est de l’approcher et lui en faire part, du moins, de partager avec lui quelques bribes du plan ourdi, pour qu’il en connaisse tout au moins les tenants, les aboutissants, les implications et les incidences.

Au cas contraire, ça s’appelle de l’entourloupe.

Le Président Cabral LIBII ne saurait être le dindon de la farce qu’on sollicite uniquement pour adouber les intérêts égoïstes et machiavéliques d’une classe politique gérontocrate, uniquement mue par des élans et intérêts pouvoiristes.

C’est pourquoi, fort des enseignements reçus, mais conscient de ce que la conquête du pouvoir, et donc, la soif d’alternance que nourrissent l’essentiel des camerounais ne justifient aucunement le sacrifice des compatriotes à l’autel des manifestations à l’aveuglette, lesquels camerounais ont déjà du mal à joindre les deux bouts, c’est pourquoi disais-je, notre leader refuse d’appuyer sur la gâchette qui va semer le chaos. Non, non et non, nous ne nous associerons pas à la mise du pays à feu et à sang.

Un mort, fût-il pour l’accession à la magistrature suprême ne saurait et ne devrait se faire à tout prix et à tous les prix.
C’est un mort de trop !

L’expérience de 2025 nous renseigne à suffire que l’alternance par les urnes est bel et bien possible, à condition de mettre l’accent sur l’utile au lieu de focaliser l’énergie sur le futile.

La politique étant la conquête de tout ou partie du pouvoir, c’est de bon escient que le juge électoral ayant dit la messe, il ne sert plus à rien d’envenimer son amertume.

Nous avons choisi d’enfiler pyjamas et godasses pour repartir dans les terrains d’entraînement. Certains de remporter un de ces 4 le trophée à l’exemple du PSG hier, après des années de conquête.

N’en déplaise…

Armand Okol

 

 

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