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Père Ludovic Lado : « Je bénis Paul BIYA, mais je ne bénis pas son régime »

S’exprimant sur les antennes d’une radio à Douala, le prêtre jésuite a dit bénir le président de la République du Cameroun, parce que dit-il, c’est un enfant de Dieu. Cependant, il désapprouve sa longévité au pouvoir.

Le président Paul BIYA est au pouvoir depuis 1982. La simple évocation du fait devient insupportable dans les esprits de certains camerounais hostiles au régime. Parmi eux, le Père Ludovic Lado qui était invité le 3 aout dernier sur le plateau de la matinal de ABK radio à Douala. Et comme cela est devenu son habitude, il n’a pas manqué l’occasion de lancer une note à salée au locataire d’Etoudi qu’il suspecte ne pas vouloir prendre sa retraite. S’il est vrai que le Sphinx du régime de Yaoundé est un enfant de Dieu, son régime le semble moins. « Je bénis M. Paul Biya parce que c’est enfant de Dieu et un humain, mais je ne bénis pas son régime qui le maintien captif au pouvoir. Parce qu’une personne de son âge doit se reposer », a indiqué le Père Ludovic Lado.

Dans la foulée, le prêtre jésuite est revenu sur la marche qu’il a effectuée en octobre 2020 en faveur d’un « retour de la paix dans les régions anglophones ».

« Parlant de la marche que j’ai effectuée pour la paix au Nord-Ouest et au Sud-Ouest, ce qui gênait les forces de l’ordre, ce n’était pas la marche mais plutôt la démarche que j’ai empruntée. Je soupçonnais que quelque chose allait m’arriver; c’est quand même surprenant que dans un pays, qu’on arrête une personne qui marche seule. J’ai dû demander au commissaire quel danger je représentais, il m’a demandé si j’avais l’autorisation de faire une marche …J’ai demandé ‘’de marcher seul ?’’ », s’est-il rappelé.

De ce passage sur les antennes de ABK radio, le Serviteur de Dieu a profité pour dire un mot sur la montée des replis identitaires, du communautarisme et du sectarisme au Cameroun. « Aucune communauté n’est parfaite, chacune a ses valeurs et ses contres valeurs. Il faut mettre l’accent sur ce que chaque communauté a à apporter pour construire l’identité nationale. » On n’est pas obligé de bâtir le Cameroun sur le cimetière des communautés », insiste-t-il.

Pour lui, la meilleure manière de guérir du discours haineux et le tribalisme c’est de revenir à une véritable démocratie. « Aux USA, l’analyse des élections sous angle ethnique n’est absolument pas un problème. Mais au Cameroun, ce sont des stratégies malsaines de maintien de pouvoir », relève-t-il, tout en dénonçant certains médias qui favorisent le tribalisme.