Responsabilité de l’État : Guibai Gatama répond à Thierry Kana sur la construction des routes du Grand-Nord

Dans sa réponse à Thierry Kana, Guibai Gatama défend l’idée que la responsabilité de la non-reconstruction des routes Ngaoundéré-Garoua et Mora-Kousseri incombe avant tout à l’État, et non à l’élite du Grand-Nord. Le journamliste, DP de L’Œil du Sahel, soutient que c’est l’État qui doit débloquer les fonds nécessaires pour des infrastructures routières et rappelle les réussites de la région de l’Ouest, où les départements ministériels sont principalement gérés par des locaux.

Guibai Gatama fait également référence aux projets en souffrance, comme le barrage de Bini et la promesse de la ligne de chemin de fer vers N’Djamena, pour illustrer l’inaction de l’État. Il conclut en affirmant que les enjeux de développement dans le Grand-Nord restent complexes et méritent une attention politique significative.

MA RÉPONSE A THIERRY KANA SUR LA RESPONSABILITÉ DE « L’ELITE » DU GRAND-NORD:

Monsieur Thierry Kana, vous pointez du doigt la responsabilité de « l’élite » du Grand-Nord dans la non reconstruction des routes Ngaoundéré-Garoua et Mora – Kousseri ? Peut-être, possible. On peut reprocher à cette « élite » bien de choses, mais tout de même…

Pour ma part, la responsabilité qui est ici engagée est celle de l’Etat. Si ce n’est l’Etat, qui peut bien reconstruire les routes Kousseri-Mora et Ngaoundéré- Garoua ? Où, ailleurs, une « élite » ou une association des « élites » a construit dix kilomètres de routes bitumées sur un axe prioritaire ?

J’ai été dans la région de l’Ouest, région admirable et belle, séduisante par ses routes qui relient des villes entre elles. Si ce n’est l’œuvre de l’Etat, qui a débloqué ou garanti les fonds nécessaires à la réalisation de tels projets profitables à la nation ? Je ne dirais pas qu’il y a nécessairement une corrélation entre l’état relativement appréciable du réseau routier de cette région et le fait que les départements ministériels en charge des routes et de l’aménagement urbain sont concentrés entre les mains de ses filles et fils depuis plusieurs années aujourd’hui. Non, je ne dirais pas cela…

Donc, pour moi, la question des infrastructures routières relève de la responsabilité de l’Etat et donc de la volonté politique. Nul n’ignore à Yaoundé, l’intérêt de la route Ngaoundéré-Garoua; nul n’ignore à Yaoundé, l’intérêt de la route Mora-Kousseri…Saviez-vous que sur ce dernier tronçon, vous devez obligatoirement vous acquitter des frais de péage alors que la route est, mais alors, impraticable ?

In fine, rien n’est jamais simple, quand il s’agit des projets de développement en faveur du Grand-Nord. Regardez le sort réservé à l’unique « Grand Projet du Grand-Nord », le barrage de Bini à Warak. Regardez le sort réservé à la promesse présidentielle majeure, faite à Maroua le 29 septembre 2018, sur la construction de la voie ferrée Ngaoundéré – N’Djamena qui donnerait un souffle nouveau à l’économie de cette partie du pays. Qui s’en soucie encore ? Voici pourtant ce qu’avait dit le président de la République : « Et pourquoi ne pas le dire : est-il irréaliste de penser que d’ici peu, une ligne de chemin de fer reliera Ngaoundéré à N’Djamena via Kousseri ? Je ne crois pas. Je vous laisse imaginer l’impact d’une telle réalisation pour notre région et pour les échanges avec nos voisins ».

Partager l'article:
Étiquettes:

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Lire sur mobile

QR Code
Ne perdez plus rien, recevez le résumé de l'actualité quotidienne, directement dans votre courriel.

Vous êtes désormais inscrit à notre newsletter, merci de faire partie de notre auditoire!

Dans la même catégorie:

Le journaliste camerounais Souley Onohiolo nage à contre courant face à ceux qui s’inscrivent en détracteur du septennat du président Paul Biya. il cite notamment

Faire entendre la voix de l’écologie camerounaise et de l’Afrique en tant que représentant de la fédération des verts d’Afrique ( Feva). Tel pourrait se

Dans le cadre du discours du président de la République Paul Biya lors de sa prestation de serment, les plateaux de télévision se sont donnés

Invité sur le plateau de canal 2 pour scruter les thématiques du débat du dimanche « canal presse », le journaliste Souley Onohiolo pense clairement

L’éditorial du samedi 8 novembre 2025 du Col Atonfack Guemo, le chef de la division de la communication au ministère de la Défense sur le

Dans une sortie, le magistrat hors hiérarchie et Conseiller technique Minjustice Ange Michel Angouing pense que le peuple camerounais doit rétorquer à la main hérissée