Koagne Donatien, surnommé le « roi du Cameroun », est un célèbre escroc africain qui a fasciné des générations par sa capacité à escroquer des personnalités puissantes. Atteignant la notoriété en 1993, il se fait connaître pour avoir acheté un jet privé, renforçant son image de richesse. Cependant, son parcours tumultueux le conduit à des démêlés avec les autorités yéménites et aux services secrets français. L’écrivain Arol Ketch revient sur le parcours de ce sulfureux personnage
𝐊𝐨𝐚𝐠𝐧𝐞 𝐃𝐨𝐧𝐚𝐭𝐢𝐞𝐧 – 𝐋𝐞 𝐫𝐨𝐢 𝐝𝐮 𝐂𝐚𝐦𝐞𝐫𝐨𝐮𝐧
Il est certainement l’un des plus grands escrocs qu’a connu l’Afrique ; un personnage digne des plus grands romans ou scénarios de films. Il se faisait appeler « King of Cameroon » à l’étranger. Ses exploits ont fait rêver tant de jeunes africains. Il incarnait, à leurs yeux, l’image de la réussite et de la prospérité financières.
Koagne atteint l’apogée de sa renommée en 1993, à l’âge de 33 ans, lorsqu’il est présenté comme le tout premier Camerounais à avoir acheté un avion. Les images de l’atterrissage d’un jet privé, diffusées sur la télévision nationale (CRTV), resteront gravées dans les mémoires. À bord de cet avion se trouvait Simon Achidi Achu, alors Premier ministre du Cameroun. La scène, grandiose, fit sensation et renforça l’aura de Donatien.
D’où provenait cette fortune prodigieuse, et comment avait-il acquis cette renommée internationale ? Koagne Donatien était en réalité un feyman international, un maître de l’escroquerie à grande échelle. Il s’était forgé une réputation autour de sa prétendue capacité à « multiplier les billets de banque ».
Parmi ses victimes connues : Denis Sassou N’Guesso, Mobutu, Blaise Compaoré, Nelson Mandela, Eyadema etc.
Le mystère autour de l’arrestation et du décès de Donatien a longtemps nourri les rumeurs et les légendes. Je vais vous raconter ce qui s’est réellement passé. À la fin de l’année 1994, les plus hautes autorités du Yémen entendent parler de ce mystérieux « magicien » capable de multiplier les dollars.
Intriguées, elles souhaitent rencontrer celui pour qui la création d’argent n’a aucun secret.
Au début de l’année 1995, Donatien et son équipe sont invités au Yémen par le général al-Qamesh, responsable du renseignement yéménite. Donatien réussit à convaincre le général que sa technique de multiplication des billets est infaillible.
Le général, convaincu, décide d’investir une somme colossale : cinq millions de dollars. Il est convenu que « le travail » se fera en deux tranches. Le général leur remet 3 millions de dollars, la première tranche du contrat. Donatien, embarque les précieux billets à bord de son Falcon 20 pour les acheminer vers Paris. Mais à l’arrivée à l’aéroport du Bourget à Paris, les douaniers français découvrent le magot et sont persuadés d’avoir affaire à de la fausse monnaie, ils saisissent les billets et enferment Donatien. Donatien est libéré cinq heures plus tard, après un appel pour le moins énigmatique.
Les douaniers envoient un échantillon aux États-Unis pour expertise. La réponse de la Banque fédérale américaine surprend tout le monde : les billets sont authentiques et proviennent des fonds d’aide internationale destinés au Yémen. Les douaniers français, déconcertés, placent les billets sous scellés au Bourget, tandis que Donatien retourne au Yémen avec un jet piloté par des français pour prétendument finaliser le « carbonage » des 2 millions de dollars restants.
L’argent saisi est remis à la sœur de Donatien la dénommée Jeanne Magloire surnommée Princesse.
Cependant, la situation se complique rapidement au Yémen. En son absence, ses hommes sont kidnappés en pleine nuit par des soldats armés sous les ordres du général al-Qamesh, l’homme puissant avec qui ils traitaient. Le général, commençant à douter de la concrétisation de l’affaire, décide par précaution de retenir les hommes de Donatien en otage pour empêcher toute fuite.
Sentant la tension monter, le général met enfin les cartes sur table. Il exprime clairement ses doutes sur l’affaire en cours. Il présente deux options : soit Donatien termine le « travail » en multipliant les 3 millions de dollars déjà versés et remet les 9 millions promis, soit il rend simplement les 3 millions et l’affaire s’arrête là.
Face à cette impasse, Donatien se retrouve piégé dans la villa, prisonnier de ses propres manigances. Après une semaine de captivité dans la villa, Koagne, déterminé à ne pas céder, tente une évasion. Il escalade le mur de la villa, espérant retrouver sa liberté, mais il est rapidement capturé par les hommes du général. Cette tentative d’évasion le conduit directement dans la prison politique où sont incarcérés ses complices.
Il retrouve ses hommes qui, désespérés, le pressent de rendre les 3 millions pour qu’ils puissent tous recouvrer la liberté. Mais Donatien reste inflexible et formel. Il ne rendra rien. Dans le monde du « fey», il existe une règle d’or : jamais, au grand jamais, on ne rend l’argent extorqué à un « mougou ».
Les pilotes français de l’avion de Donatien, inquiets de l’absence de nouvelles, contactent leur base à Paris. Donatien et ses hommes sont transférés au centre de sécurité politique de Sanaa, un lieu sinistre connu sous le nom d’Al Amn Assiyassi. Là, ils sont séparés et enfermés dans des cellules individuelles.
Chaque homme est confiné dans une pièce minuscule, d’un mètre sur deux, où une ampoule brûle sans cesse au-dessus de sa tête, annihilant toute notion de temps. Le jour et la nuit deviennent une abstraction, et la privation sensorielle est totale.
Depuis sa cellule, Donatien qui est le seul prisonnier à pouvoir téléphoner; décide d’organiser son évasion avec l’aide de sa sœur Jeanne Magloire aka Princesse. Il lui ordonne de remettre une partie du magot, soit 1 million de dollars, aux services secrets français afin qu’ils organisent son évasion : C’est l’opération « Jardin d’Eden », une mission de commando imaginée par les barbouzes français pour libérer celui que l’on surnomme « le roi du Cameroun ». Donatien est très proche des services. C’est d’ailleurs un intime du sinistre Jean Fochivé.
En réalité, les services secrets français sont plutôt à la poursuite du célèbre carnet secret de Donatien, dans lequel figurent la liste de ses victimes ainsi que les sommes extorquées. Même le Mossad et la CIA convoitent ce carnet. Les services français se rendent au Polical Security Office au Yémen …
La suite en lisant mon livre “Mystères et Légendes du Cameroun”.
Les services Français vont-ils réussir leur mission ? Qu’est devenu ce fameux carnet ? Dans quelles conditions Donatien a-t-il trouvé la mort ? A-t-on coupé ses bras et ses pieds ? Comment ses complices ont-ils retrouvé la liberté après 15 ans de captivité ?
Lisez “ mystères et Légendes du Cameroun”.
Le livre est disponible en vente en ligne sur Amazon