C’est par un texte en français et en anglais publié sur les réseaux sociaux que Marafa Hamidou Yaya, ancien proche collaborateur du président Paul Biya, a passé un message de pardon aux camerounais, à l’occasion de la célébration de la fête de la Tabaski.
“Mes chers compatriotes,
A tous ceux qui la célèbrent, je souhaite une bonne fête de l’Aïd.
Et permettez-moi d’associer ceux d’entre vous qui ne sont pas musulmans à cette célébration.
Car cette fête porte une valeur universelle. Cette valeur universelle, c’est celle du pardon.
Le pardon qu’on demande, le pardon qu’on accorde. Le pardon qui pacifie la discorde au sein des familles, entre les amis, entre les enfants d’une même nation.
Notre pays est divisé, c’est peu de le dire. Mais la réconciliation est possible. L’avènement d’une société fondée sur la confiance et la justice est possible.
Il est possible si chacun, à sa mesure, choisit dès aujourd’hui de passer outre les différences pour traiter ses prochains en frère et en sœur. De ne pas voir dans les différences de tout ordre -linguistique, tribal, politique- une raison d’attenter à la dignité et à l’égalité de tous.
Aujourd’hui, de ma cellule, je vous demande pardon pour les torts que j’aurais pu involontairement vous causer, et je donne mon pardon pour les torts qui m’ont été causés.
Et, humblement, je prie pour que cet exemple soit une inspiration.
Bonne fête à tous!”
Rappelons que Marafa Hamidou Yaya est à la 7e année de sa condamnation à 25 ans de prison. Peine qu’il purge depuis une cellule de la prison secondaire du secrétariat d’État à la défense. Depuis qu’il est derrière les barreaux, celui qui a également été secrétaire général de la présidence de la République n’a jamais cessé de parler et faire parler de lui à travers des sorties épistolaires où il a souvent fait diverses révélations.
Il a publié une dizaine de lettres, et a accordé plusieurs interviews . Marafa a même commis un ouvrage «Le choix de l’action, mes dix ans au Minat» en 2014 dans lesquels il fait le bilan des années passées au gouvernement et parle de l’avenir. A chaque fois, ces révélations embarrassent le régime Biya auquel il a appartenu et fut d’ailleurs l’un des principaux artisans.