La longue liste des fonctionnaires, appelés à aller compléter leurs dossiers de prestations au ministère des Enseignements secondaires, choque.
Le 10 mars 2022, le Pr. Fabien Nkot, Secrétaire général du ministère des Enseignements secondaires, agissant en délégation de signature, a signé un communiqué radio-presse invitant des personnels ayant déposé leurs dossiers de prestations familiales à bien vouloir les compléter à la sous-direction de l’accueil, du courrier et de liaison de son ministère. Volumineux de 219 pages, le document compte 2561 noms d’enseignants, jeunes et moins vieux, dont les dossiers ont été rejetés pour des pièces qui sont aussi triviales que les copies certifiées d’actes de naissance des enfants ou de mariage, les certificats de vie individuels par enfant, le certificat de non-paiement des prestations familiales ou le certificat de vie collectif des enfants. « Des pièces sans lesquelles les dossiers auraient été jugés incomplets au moment du dépôt », commente un concerné et qui ont donc dû disparaitre par la force des manipulations inappropriées si ce ne sont des soustractions cyniques. « Ce document est la preuve des blocages volontaires des dossiers des agents publics par l’administration », observe un conseiller d’orientation, lui aussi concerné.
Le lendemain, des images montrant des piles de dossiers en train d’être rangés dans un container ont choqué certains internautes, qui trouvent que c’est l’opération « craie morte », la grève des enseignants en cours, qui a précipité la redécouverte de ces dossiers enterrés. Puisque depuis son déclenchement, certains paiements en souffrance depuis deux ans, comme les frais de relève, ont repris. « Les dossiers supposés en souffrance au Minesec, et dont les vidéos sont en circulation sur les réseaux sociaux, sont en réalité des fonds ayant d’ores et déjà fait l’objet d’arrêtés signés par le Ministre pour certains et souches de recensements physiques du personnel de mars et mai 2021 pour d’autres. Ils ont été filmés par des individus en mal de sensations, au moment où des opérations de manutention étaient faites, en vue de leur archivage dans des conteneurs nouvellement acquis par le ministère », a clarifié Henri Bomba, en guise de communication spéciale du Pr. Pauline Nalova Lyonga.
Sans convaincre les nombreux sceptiques, qui pensent que leur ministère est devenu le cimetière des dossiers. « Quelle coïncidence ! S’étonne une directrice de collège. Je ne crois pas que ce soit un hasard de transférer ces documents en ce moment. Il y a le feu dans la maison ». Un autre ajoute : « J’ai déposé mon dossier il y a sept ans. Chaque fois que j’y allais, on ne savait plus où on l’avait logé. Finalement je l’ai abandonné. Grâce à Ots, ils l’ont enfin retrouvé et on m’annonce qu’il est incomplet. Ots, ayop ayop ».
Le Jour
