Selon le classement 2023 de Reporters sans frontières (RSF), le Cameroun a perdu 20 places en matière de liberté de la presse. Passant de la 118e place en 2022 à la 138e place cette année, le pays de Paul Biya connaît une reculade inquiétante. RSF précise que malgré un paysage médiatique riche, le Cameroun est l’un des pays les plus dangereux d’Afrique pour les journalistes, évoluant dans un environnement hostile et précaire.
L’ONG attire l’attention sur l’enlèvement et l’assassinat de Martinez Zogo en janvier dernier, parmi les nombreuses exactions recensées contre les professionnels de l’information au Cameroun en 2023. RSF déplore également le manque de clarté entourant cet assassinat. Les hommes d’affaires Jean Pierre Amougou Belinga, Maxime Eko Eko et le lieutenant-colonel Justin Danwe, ancien chef du contre-espionnage, ont été incarcérés en attendant un éventuel procès, mais des soupçons de manipulation dans l’instruction de cette affaire subsistent.
En plus de l’affaire Martinez Zogo, RSF mentionne également l’assassinat du journaliste anglophone Anye Nde Nsoh, qui a été tué par balle le 7 mai dans la ville de Bamenda, dans la région du Nord-Ouest. Depuis cet événement tragique, il est devenu extrêmement dangereux d’exercer la profession de journaliste dans cette région touchée par les exactions des groupes armés sécessionnistes.