Dans cette analyse de l’économiste et consultant de Vision 4, les Beti, Bulu et Fang sont la résultante du grand peuple Ekang.
SUR LES EKANG
Encore une autre vaine polémique sur les Ekang polémique entretenue par des milieux politisés et pour des raisons qui n’ont rien à voir avec l’anthropologie.
Dès le début de la colonisation, les Anthropologues occidentaux qu’on ne saurait soupçonner de duplicité ont été frappés par la grande similitude entre les Beti, Bulu et Fang qu’ils leur ont donné un nom: les Pahouins.
Pour l’anthropologie, la cause est entendue : il existe bel et bien d’un groupe humain en Afrique Centrale appelé Pahouin et étudié comme tel, bien avant la création des États. Maintenant, qu’est-ce que les gens contestent réellement ? L’existence de ce groupe ou alors, le terme Ekang qui est le synonyme local de Pahouin?
De manière pratique, les similitudes entre les composantes Ekang sont telles qu’eux-mêmes n’arrivent pas à se distinguer. Le Pr Owona Nguini a longuement explicité ces similitudes. Le plus étonnant est le comportement de certains Ekang, notamment dans notre environnement où on reconnaît la tribu sur la base du nom.
Si on met une liste de patronymes Beti, Bulu ou Fang, personne ne peut distinguer l’appartenance à l’une de ces 3 divisions. D’ailleurs, c’est cette impossibilité de les distinguer qui est utilisée pour accuser les Ekang de monopoliser le pouvoir d’État et qui justifie qu’on les qualifie tous de Bulu…
On peut pardonner l’ignorance, mais à la condition qu’elle accepte d’être traitée. Tous les Camerounais qui ont fait le Cours Élémentaire Première Année ont étudié les « migrations pahouines ». Assez paradoxalement, les jeunes « Pahouins » eux-mêmes qui récitent ces leçons ne savent pas qu’on parle d’eux !
C’est en raison de cette situation étrange que les anthropologues africains ont, dès les indépendances, demandé de ne plus utiliser le terme bizarre et inconnu de Pahouin par un nom plus significatif d’Ekang qui, dans la mythologie, désigne le nom originel de la communauté.
Et on voit bien que le terme a été adopté. D’où son immense succès et les combats désespérés d’arrière-garde.
Dieudonné Essomba





