Les évêques camerounais dressent une liste de critères pour le futur président.
À sept mois des élections présidentielles de 2025 au Cameroun, la Conférence Épiscopale Nationale du Cameroun (CENC) a publié une lettre pastorale, dans laquelle elle esquisse le profil du candidat idéal à la magistrature suprême.
Dès les premiers mots de leur lettre, les évêques rappellent une vérité fondamentale : « Si le Seigneur ne bâtit la maison, les bâtisseurs travaillent en vain » (Psaume 26.1). Pour la CENC, quiconque aspire à diriger le Cameroun dans les cinq prochaines années doit répondre à dix critères cruciaux, notamment l’intégrité, l’humilité, la modestie, le leadership moral, ainsi qu’une gestion efficace de l’économie. Les autres critères incluent également la consolidation de l’unité nationale, la lutte contre la corruption, la capacité à gérer les crises, le dialogue et le respect de l’état de droit et des libertés.
Ces critères arrivent à un moment où le climat pré-électoral est tendu, avec une très probable 8e candidature de Paul Biya, à la tête du pays depuis plus de 43 ans.
Certains évêques au rang desquels Mgr Samuel Kleda, ont déjà incité Paul Biya à envisager de quitter le pouvoir, arguant que sa candidature ne semble pas réaliste. Mgr Yaouda Hourgo a appelé également à mettre fin à la souffrance des camerounais à travers le long règne de Paul Biya, tandis que Mgr Emmanuel Abbo critique le silence apparent des dirigeants face aux désespoirs croissants de la population.
Ainsi, à travers cette lettre pastorale, la Conférence Épiscopale Nationale du Cameroun ne se contente pas de dresser une liste de qualifications, mais elle appelle également à une prise de conscience collective pour un avenir meilleur, où les valeurs humaines et éthiques prévaudront sur les intérêts personnels et politiques. Les évêques espèrent ainsi que le scrutin de 2025 sera non seulement l’occasion de choisir un leader, mais également de restaurer la dignité et l’espoir au sein de la nation camerounaise.